Les militants de Québec solidaire, réunis en congrès à Montréal réfléchissent ce week-end à comment ils peuvent mieux définir le programme du parti pour intégrer le point de vue des femmes, des familles, et tenir davantage compte de la diversité sexuelle et de genre.
Les femmes sont par exemple au cœur de la réflexion sur l'économie. « Ce à quoi on va réfléchir ensemble, c'est comment faire en sorte que l'économie ne soit pas faite sur le dos des femmes - soit parce qu'on les retourne à la maison pour qu'elles travaillent gratuitement à garder les enfants et à s'occuper des personnes aînées vulnérables, soit parce qu'on coupe dans les services publics et que partout à travers le Québec, en région, plein de femmes perdent leur job », dit Manon Massé. La députée souligne à ce propos que 75 % des emplois dans le secteur public sont occupés par des femmes.
La co-porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, affirme pour sa part que le gouvernement québécois investit moins dans des politiques sociales qu'autrefois. Il y a vingt ans, le gouvernement a augmenté le salaire minimum de manière importante, il a fait construire des logements sociaux avec du soutien communautaire et il a adopté la loi sur l'équité salariale, note-t-elle.
« Le problème, 20 ans plus tard, c'est qu'on est devant un gouvernement qui applique mur à mur des mesures d'austérité qui touchent d'abord et avant tout les femmes, comme mères de famille, comme usagères des services publics, comme travailleuses dans les organismes communautaires qui s'occupent de toutes les personnes dont l'État ne s'occupe plus », dit Mme David.
Le député de Mercier, Amir Khadir, abonde dans le même sens. Il affirme que le gouvernement Couillard investit dans des secteurs d'emplois occupés massivement par les hommes, mais s'attaque à l'éducation et à la santé, « portées à bout de bras par les femmes ».
Le congrès a accueilli samedi des participantes de la « Marche du pain et des roses », une marche organisée en 1995 par Françoise David, qui célèbre son 20e anniversaire cette année. Il s'agit pour les solidaires d'une occasion de contempler le chemin parcouru par le mouvement féministe, mais aussi de continuer à lutter pour l'égalité.
Parmi les autres dossiers à l'étude cette fin de semaine, on retrouve le travail du sexe, les droits des personnes transsexuelles et transgenres, les agressions à caractère sexuel, la parité dans les institutions publiques, le scrutin proportionnel et une politique nationale d'éducation pour les enfants de 0 à 5 ans.
Selon Québec solidaire, le défi de la formation de 10 000 membres est double : protéger les acquis menacés et continuer de faire la promotion de politique progressiste.
Source : TVA Nouvelles