Mgr Jeanbart, de retour des États-Unis, est consterné par les ravages des derniers bombardements sur son archevêché. Son appel avec tant de "permettez-moi..." sonne comme un long cri de détresse avant l’irréparable.
"Permettez-moi de me plaindre... Permettez-moi d’avoir beaucoup d’amertume... de hausser la voix... de crier ma colère..." Tant de "permettez-moi" qui en disent long sur les sentiments de révolte qui animent l’évêque grec Melkite d’Alep après un énième bombardement sur les quartiers chrétiens de la ville où de leurs symboles il ne reste plus grand chose.
Mgr Jean-Clément Jeanbart vient de rentrer à Alep, après une tournée aux États Unis. Le spectacle qui l’attend dépasse son imagination : "Notre archevêché est détruit, notre cathédrale gravement endommagée", des bâtiments construits par ses prédécesseurs depuis 200 ans et pour lesquels beaucoup de travaux de restauration avaient été entrepris sous sa direction. Tout ça se trouve à présent "très endommagé, dans un état lamentable et un délabrement désolant", rapporte l’évêque dans une lettre envoyée à l’Aide à l'Église en détresse.
La coupe est pleine face à tant de souffrances
Pour Mgr Jeanbart, la coupe est pleine et son désarroi profond. Avec le soutien de ses prêtres et fidèles, il essaie de reprendre son souffle pour redonner courage "aux nombreuses familles dans le deuil (...) à cause de cette guerre ignoble et barbare (...) et souffrir avec elles". "Permettez-moi d'être préoccupé pour les fidèles de cette ville. Ils souffrent d’une insécurité qui les épouvante, les déprime et augmente chaque jour un peu plus leur anxiété et leur tristesse", déplore-t-il dans son appel publié sur le site de l'Œuvre d’Orient, le même jour que la lettre. "Permettez-moi de me lamenter pour tant de maisons détruites, d’églises rendues inutilisables, d’institutions endommagées, de commerces démolis et d’une ville millénaire écrasée sous les décombres d’un patrimoine architectural inestimable et sans pareil."
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