La semaine dernière, dans le Devoir, on faisait écho à un rapport de la fédération autonome de l’enseignement qui demandait au gouvernement de « prioriser les jeunes filles » dans le cadre du décrochage scolaire. 

Prioriser les jeunes filles ? Pardon ? Mais pourquoi ne pas prioriser (enfin !) la lutte au décrochage... tout court ?

En tant qu’enseignante – mais aussi en tant que femme- les approches où on tente de justifier la discrimination, que ce soit en éducation, mais aussi en politique, me répugnent. Le décrochage est une vraie problématique de société à laquelle il faut s’attaquer pour tous les jeunes du Québec, peu importe leur sexe. Tout décrocheur mérite qu’on l’encourage à terminer son secondaire, peu importe ce qu’il a entre les jambes. Le sexe de l’élève ne devrait jamais être un facteur, c’est son avenir et sa réussite qui devraient l’être. C’est de l’inégalité pure et simple, bien loin de l’égalité des sexes que nous sommes plusieurs à réclamer. Aucun sexe ne doit être priorisé, tous les élèves doivent l’être.

Qu’on se le dise : il y a moins de décrochage chez les filles. Est-ce une raison pour le banaliser ? Non. Évidemment. Mais tenter de justifier la « priorisation des filles » en mentionnant qu’« une élève qui décroche est une future mère qui influencera le parcours scolaire de ses enfants » est aberrant.

Et le garçon lui ?

Ne deviendra-t-il pas un futur père qui influencera le parcours scolaire de ses enfants ? Le père ne serait plus un modèle ? Depuis quand ? Tente-t-on de dépeindre le père comme une figure facultative ? Absente ? Inexistante ? Ayant un impact faible sur l’avenir de ses enfants ? Ça ressemble plutôt à du féminisme radical comme discours. Un féministe qui ne rêve pas d’égalité, mais plutôt d’écraser l’homme pour remonter la femme.

C’est une dérive totale du féminisme.  

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