04.05.2015 - Merkel imposera-t-elle les OGM aux Allemands ?

Malgré le flagrant désaveu du public allemand, le gouvernement Merkel semble peu disposé à interdire les importations de maïs et de soja génétiquement modifiés. Un article d'EurActiv Allemagne.

« Le gouvernement allemand va examiner minutieusement la proposition de la Commission qui suppose les Etats membres puissent interdire l'importation de fruits et légumes génétiquement modifiés sur leur territoire», a assuré un porte-parole du ministère allemand de l'Agriculture, suite à la décision de la Commission européenne du mercredi 22 avril.

Il a cependant indiqué qu’un « impact négatif sur la libre circulation des marchandises dans le marché intérieur de l'UE » était déjà à craindre.

La Commission européenne suggère dede donner le droit aux États membres d'interdire l'importation d'OGM, et ce même si ces aliments destinés aux humains ou aux animaux sont autorisés au niveau européen.

« Cette initiative entend créer un juste équilibre entre le système d'approbation européen et la souveraineté des États membres, qui peuvent ainsi choisir librement d'autoriser ou non l'utilisation d'OGM sur leur territoire », explique un porte-parole de la Commission.

Le gouvernement allemand s'est clairement positionné contre la culture d'organismes génétiquement modifiés et élabore en ce moment une loi nationale à cet effet. Berlin s'est pourtant montré plus réservé quant à une possible interdiction des importations de produits contenant des OGM, comme le propose la Commission.

Un porte-parole du ministère de l'Économie a souligné qu'une telle interdiction engendrerait de nombreuses questions juridiques à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). « La proposition [...] n'est pas claire sur la manière dont ces interdictions ou restrictions seraient supervisées, dans la pratique », a-t-il avertit.

Des produits déjà bien présents

En Allemagne, des aliments OGM sont déjà importés en masse pour nourrir le bétail. Les cochons, par exemple, sont nourris avec un régime ultra-protéiné pour qu'ils engraissent rapidement. Le soja utilisé comme supplément protéiné dans leur alimentation est en général importé, étant donné que seulement 10 % de la consommation de soja de l'UE provient de sa propre production.

Selon les statistiques de l'ONG WWF, 80 % des importations allemandes de soja provient de cultures d'OGM.

L'association allemande d'agriculteurs (DBV) a vertement critiqué la proposition de la Commission. « Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, va ruiner le marché européen », estime le secrétaire général de l'association, Udo Hemmerling, qui souligne qu'une procédure d'approbation harmonisée des importations provenant de pays tiers devrait être mise en place.

Greenpeace a qualifié l'initiative d’emballage trompeur, expliquant qu'elle conduira à une consommation accrue d'OGM à long terme. Les éventuelles interdictions nationale d'importer des OGM entraîneraient des problèmes juridiques épineux, et seraient probablement contestées par l'industrie, ajoute l'ONG.

Les opposants aux OGM estiment que les plantes génétiquement modifiées posent un risque environnemental et sanitaire. Leurs défenseurs mettent en avant les récoltes plus abondantes rendues possibles par ces plants plus résistants aux parasites et aux herbicides.

La majorité du public allemand continue de rejeter l'idée des OGM, alors que ces produits sont largement acceptés aux États-Unis.

Des entreprises américaines comme Monsanto, Dow Chemical et Dupont font des recettes faramineuses en vendant des semences OGM partout dans le monde. En Europe, BASF, Syngenta et Bayer Cropscience sont parmi les principaux producteurs de semences OGM.

68 OGM autorisés

Deux jours après sa proposition de laisser les États décider eux-mêmes, le vendredi 24 avril, la Commission a autorisé l’importation de 17 OGM, une décision dictée par l’absence d’avis au sein du Conseil.

Il s’agit de 10 nouveaux OGM destinés à l’alimentation humaine ou animale, deux OGM présents dans des fleurs coupées et sept renouvellements d’autorisation. À ce jour, 68 OGM destinés à l’alimentation peuvent donc être importés dans l’UE, puisque l’autorisation est immédiate et valable pour dix ans.

Si les États approuvent la proposition avancée par la Commission mercredi, ils seront libres d’interdire ou non l’importation des produits figurant sur la liste des OGM autorisés dans l’UE.

Dans le cas contraire, la Commission européenne appliquera les règles qui l’on conduite à autoriser la commercialisation des OGM ne présentant aucun risque pour la santé animale et humaine dans l'ensemble de l'UE.

Source : euractiv.fr

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