25.04.2015 - Le monde réel face à la réalité de la télé : une guerre est-elle inévitable ?

 

Nous avons tous entendu les déclarations irresponsables des politiciens états-uniens et, ce qui est beaucoup plus préoccupant, de généraux: Poutine doit être stoppé et la Russie ne doit pas être autorisée à atteindre ses objectifs abominables.  Une déclaration caractéristique telle que celle-ci a été faite récemment par le général quatre étoiles à la retraiteBarry McCaffrey :

 

Jusqu’ici, la réaction de l’Otan à l’agression de Poutine a été d’envoyer une poignée de soldats dans les pays baltes pour montrer sa résolution, ce qui n’a fait que convaincre que l’alliance n’a pas la capacité ou la volonté de se battre. Nous aurions donc tout intérêt à la [l’Otan] faire changer d’avis rapidement et à contester la doctrine de Poutine, qui veut qu’il soit disposé à intervenir militairement dans d’autres pays pour protéger les populations russophones. Nom de Dieu, la dernière fois que nous avons eu droit à ce genre de discours, c’était juste avant qu’Hitler n’envahisse les Sudètes.

 

Peu importe que les nous qui ont déjà entendu ce genre de déclaration de la part de Hitler aient laissé l’Union soviétique assumer quelque 80% de l’effort de guerre, en particulier la partie la plus difficile lorsque, à elle seule, elle a renversé le cours de la guerre. Et peu importe que les nous aient attendu que la défaite de Hitler soit certaine pour ouvrir un deuxième front. De toute évidence, McCaffrey estime que la nation indispensable doit aujourd’hui mettre les pieds dans le plat après avoir semé la zizanie en Ukraine, afin d’arrêter une nouvelle fois le nouvel Hitler (les anciens nouveaux Hitler comprenant notamment Slobodan Milosevic et Saddam Hussein, tous deux ayant prétendument représenté une menace existentielle pour le monde occidental).

 

Le vrai danger de ce genre de rhétorique réside dans les implications d’un discours selon lequel : 

 

Il existe une doctrine Poutine qui, sous prétexte de protéger les droits des minorités russophones hors de Russie, vise à reconquérir tout le territoire de l’ancienne Union soviétique.  Dans cette optique, on a recours à la propagande pour enflammer ces minorités russes, les inciter à protester puis intervenir en pratiquant une nouvelle forme de guerre appelée guerre hybride. Autrement dit, il s’agit de combiner les activités militaires, de renseignement, civiles et politiques au soutien de hooligans russes, d’agents du KGB infiltrés, etc.  Cette guerre hybride offre aux Russes une certaine capacité de déni plausible, soutenue si nécessaire par l’impression de maîtriser l’escalade (c’est-à-dire la capacité à contrôler l’ampleur et la rapidité de l’escalade du conflit).  Les cibles potentielles de cette doctrine Poutine sont, littéralement, toutes les anciennes républiques soviétiques, et plus particulièrement les républiques baltes, la Moldavie, la Géorgie et, voire, la Pologne.

 


 

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