23.04.2015 - Plus bas, Oskar, plus bas ! Non non, rampe, rampe !

Au premier jour de son procès en Allemagne, Oskar Gröning, l’ancien comptable d’Auschwitz, a demandé pardon aux victimes de la Shoah en assumant sa faute « morale », mais a distingué son travail de celui des bourreaux.

« Pour moi, il ne fait aucun doute que je partage une culpabilité morale », a déclaré l’ancien SS, âgé de 93 ans, lors d’une longue déposition livrée d’une voix ferme, appuyée sur des souvenirs précis. « Je demande pardon », a-t-il ajouté.

« Concernant la question de la responsabilité pénale, c’est à vous de décider », a-t-il dit au tribunal de Lunebourg, alors qu’il encourt trois à 15 ans de prison pour « complicité de 300 000 meurtres aggravés » et pourrait être le dernier ancien nazi traduit en justice.

Vêtu d’une chemise blanche rayée et d’un pull sans manches, lunettes à monture dorée, le nonagénaire est entré, appuyé sur ses deux avocats, avant de soulever son déambulateur d’un geste vif pour s’installer et écouter avec attention la lecture de l’acte d’accusation.

 

Sa défense

N’éludant aucune question, il s’est défendu pied à pied jusqu’à la suspension de l’audience, en milieu d’après-midi : avec 70 ans de distance, il s’est dépeint en jeune SS cantonné à des tâches administratives, dans un contexte de guerre, avec une connaissance limitée du génocide en cours.

Oskar Gröning a décliné son état civil — veuf, retraité, deux fils de 65 et 70 ans — avant de raconter par le menu son engagement volontaire dans les Waffen SS fin 1940, désireux de « participer » à l’effort de guerre dans un « corps efficace », son premier poste dans l’administration puis son transfert à Auschwitz en 1942, jusqu’à l’automne 1944.

« Je ne savais rien d’Auschwitz ni des autres camps de concentration avant d’y avoir travaillé », a-t-il martelé, pressé de questions.

Décrivant le quotidien dans le camp situé en Pologne occupée, devenu le symbole mondial de la Shoah, il s’est efforcé de distinguer son travail de celui des gardiens directement impliqués dans l’extermination, assurant que son rôle avait « sans doute été surestimé ».

 

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