16.04.2015 - Corée du Sud, la “haine des femmes” prend de l’ampleur : conséquence logique du féminisme, bientôt au Québec ?

Un phénomène paradoxal se développe en Corée du Sud : nombre d’hommes y jugent leurs conditions de vie défavorisées par rapport à celles des femmes.

 

Le 26 février à 14 heures, devant la confédération coréenne des syndicats, située au centre de Séoul, dix membres de l’Union des jeunes étudiants coréens ont convoqué la presse. Ils brandissaient avec une pancarte sur laquelle on pouvait lire : “Ne monopolisez pas les bons emplois !” Selon eux, les difficultés que rencontrent les jeunes pour trouver du travail ont pour cause la rigidité du marché du travail, qu’il faut réformer.

Le président de l’Union, Kim Dong-geun, âgé de 25 ans, est également à la tête de la Solidarité pour l’égalité des sexes, anciennement la Solidarité des hommes, organisation créée en 2008 par Seong Jae-gi qui défendait l’idée selon laquelle la gent masculine était victime de discrimination. Ce dernier est mort en juillet 2013 lors d’une manifestation qu’il avait organisée et au cours de laquelle il s’est jeté dans le fleuve Han [dans le cadre d'un spectacle destiné à recueillir des fonds]. Kim Dong-geun est l’auteur de sa biographie : Le premier militant coréen pour les droits des hommes : Seong Jae-gi.

Né en 1990, M. Kim s’est inscrit en 2008 au département de musique postmoderne de l’université Kyunghee, avec la double ambition de devenir compositeur et de créer une grande agence artistique. Mais le service militaire lui a fait changer d’avis et l’a orienté vers l’action sociale. C’est ainsi qu’il est allé à la rencontre de Seong Jae-gi. “Il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour me convaincre du bien-fondé de ses idées. Les dommages causés au niveau national par les femmes au pouvoir dépassaient l’imagination”, écrit-il dans le livre.

Les privilèges des femmes

Seong Jae-gi énumère les privilèges dont bénéficieraient les femmes : les différents quotas [d'emploi dans les administrations], les installations réservées aux femmes [dans les transports et les espaces publics], le “congé menstruel” [un jour par mois], etc. Et surtout, elles ne sont pas soumises au service militaire obligatoire, contrairement aux hommes [la norme étant de deux ans].

Les avantages accordés lors d’un recrutement de fonctionnaire à ceux qui ont accompli leur service militaire ont été supprimés [en 1999]. Malgré cela, le ministère des Femmes et de la Famille et les collectivités locales gaspillent l’argent public en instaurant des mesures en faveur des femmes. Seong Jae-gi s’est lancé dans sa lutte à l’occasion de l’abolition des avantages liés au service militaire. Il a demandé une subvention au gouvernement, mais y a renoncé, car on l’a renvoyé au ministère des Femmes et de la Famille !

Son organisation souffrait du manque d’argent. Le 25 juillet 2013, M. Seong écrit sur son site Internet :

“Chers citoyens ! Je vais me jeter dans le fleuve Han. Prêtez-nous 100 millions de wons [83 000 euros]. Si j’en sors vivant, je vais me vouer entièrement au redressement de l’organisation.”

Le lendemain, après avoir prononcé un “merci” devant la caméra tenue par ses collègues, il se jette du pont Mapo. Une équipe de secours est présente sur les lieux. Une fête est prévue le soir en présence de ceux qui ont apporté leur soutien. Mais M. Seong ne remonte pas. On retrouve son corps quatre jours plus tard.

 

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