14.12.2018 - La gauche pittoresque

Pour faire court

Traditionnellement, la gauche s’emploie à se splitter. Au Québec, le plus médiatisé de ses sous-produits (on se demande bien pourquoi), s’avère d’un sectarisme mortifère pour nombre de causes progressistes, à commencer par l’Indépendance. C’est en raison de cette incapacité à tendre la main que la gauche politicienne est inoffensive, voire souhaitable à l’ordre établi. Cette gauche est voulue et entretenue. Dans notre contexte minoritaire, deux autres tares font briller la gauche «utile». La première est son multiculturalisme (mal-assumé – il faudrait dire interculturalisme), lequel éclate la société en une multitude de petits lobbies perçus comme autant de segments de clientèles. Par la bande, ce penchant remet au goût du jour un racialisme qu’on croyait révolu. La seconde tare (et non la moindre pour qui se prétend proche du peuple) est son imperméabilité aux voix citoyennes. Cette gauche d’idéologues abhorre le dialogue hors de ses cercles sociaux. En revanche, histoire de bien sceller sa propre marginalité, elle ne rechigne pas à recourir aux pitreries de l’époque (qualifiées de populistes lorsqu’elles émanent de la droite). C’est ainsi qu’elle assure le torpillage de certains de ses propres combats, y compris les plus nobles. Utile donc, aux 1%, et nuisibles aux autres.

Aveuglement total

Pour Lénine, grand théoricien de la classe ouvrière (sans expérience de terrain), les révolutionnaires devaient être des professionnels d’élites. Il en est de même pour Gabriel Nadeau Dubois. La révolution serait une affaire «d’avant-garde éclairée», bref, un métier. Du coup, si la peuple appuie les mesures de la CAQ pour renforcer la laïcité de l’état (une lutte historiquement menée par la gauche), aux yeux de GND, c’est forcément que la plèbe est aliénée. La faute aux médias tiens! Même si l’écrasante majorité de ces derniers, dont le média d’État, sont en symbiose avec ses propres thèses multiculturalistes…

Je sais, c’est énorme, grossier et méprisant. Le nier, nier le réel, c’est s’enfoncer la tête par delà son propre duodénum. Et c’est exaltés qu’ils y vont. Jusqu’à se frencher leurs propres amygdales. Ils en sont capables. Et c’est à ça qu’on les reconnaît.

Voici un exemple de repli sur soi (suite à cet échange, je fus éjecté), d’esprit de contradiction, d’aveuglement et d’incapacité à échanger. Il faut noter au passage que le gentil incriminé est un «spécialiste du trollisme» – ce à quoi j’ajouterais «à sens unique». Un peu comme l’inspecteur Camus est un «spécialiste… des groupes d’extrême droite».

S’en suivait une série de tapes dans l’dos entre gentils. Et même, j’vous jure, des éloges à Falardeau que manifestement, les calinours ne lisent pas.

Ce genre de gauche, myope, adepte de raccourcis et de mélimélos, est prompte à réduire les électeurs de Trump, les pros-Brexit, les frileux au traité de Maastricht et les nationalistes de tout poils à des hordes de xénophobes grimaçants, bouseux et haineux, à des «contre» l’immigration, à des fascistes, des arabophobes, etc. Or quand la marmite de la paupérisation déborde et que pointe quelque chose d’explosif de l’ordre du mouvement des gilets jaunes en France; la gauche bobo est surprise d’être aussi sur le banc des accusés, avec les droiteux, les centreux et les joueux de chaise musicale. Et au moment où ça sent le roussi dans leurs beaux quartiers bien urbains, ça se demande encore pourquoi les gens sont si méchants…

Le mépris est de mauvais augure pour qui aspire à l’exercice du pouvoir.

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