10.12.2018 - Pleurnichez mes amis !

Note de Réjean de Gaule : Une bonne partie des québécois est analphabète, plusieurs connaissent très peu l'histoire du Québec, notre peuple se divise, se marginalise, devient minoritaire dans l'amérique anglo saxnonne et si rien n'est fait, nous ne seront plus guère présent que dans les livres d'histoire, mais ça n'a aucune importance. L'important c'est que vous sachiez que les autres peuples ont tellement souffert. Pleurez mes amis. Pleurez ! J'ai dit pleurez ! Garde à vous ! Pleurez encore plus ! Pleurez ! Hail mein pleurniche

 

On peut finir son secondaire au Québec sans savoir qui est Hitler. Sans savoir ce qu’est l’Holocauste. Sans avoir appris quoi que ce soit sur les génocides qui ont marqué l’Histoire et ceux qui se produisent encore aujourd’hui.

C’est le constat affolant qu’a fait il y a quelques années la cinéaste et professeure de communication de l’Université Concordia Heidi Berger en allant à la rencontre d’élèves du secondaire pour témoigner de l’histoire de ses parents, survivants de l’Holocauste.

Originaires de Pologne, les parents de Heidi Berger ont refait leur vie au Canada après la guerre. Ils se sont établis à Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides. C’est là que Heidi est née.

Jusqu’à sa mort en 2006, la mère de Heidi Berger, Ann Kazimirski, a tenu à témoigner des actes horribles dont elle avait été témoin. Elle l’a fait dans un livre intitulé Witness to Horror (« Témoin de l’horreur »). Elle l’a aussi fait en allant à la rencontre de jeunes dans des écoles.

« Ma mère a vu son père et son frère enlevés. Elle ne les a plus jamais revus. Elle a vu sa meilleure amie violée et assassinée. Elle a vu l’exécution de sa mère, assassinée à la mitraillette, alors qu’elle était cachée dans un grenier et regardait par la fenêtre. »

Après la mort de sa mère, Heidi Berger a senti le besoin de perpétuer sa mémoire. Elle a commencé à son tour à faire la tournée d’écoles. Dans ses conférences, en plus de présenter un témoignage vidéo de sa mère, elle parle plus largement aux élèves de racisme, de haine et d’intolérance. Elle leur montre des photos de pancartes antisémites qu’elle se rappelle avoir elle-même vues au moins jusqu’à la fin des années 50 à Sainte-Agathe, où elle a grandi. Des pancartes qui disaient « No Jews. No Dogs. » (Pas de Juifs. Pas de chiens.) « Il y avait un antisémitisme terrible. Mes frères étaient toujours appelés “les sales Juifs”. Ils faisaient toujours l’objet d’intimidation. »

Ces manifestations de haine inquiétaient beaucoup son père, traumatisé par l’Holocauste. « Il avait tellement peur qu’un autre génocide se produise qu’il avait convaincu son meilleur ami, un prêtre catholique, de me donner un certificat de naissance catholique. Juste au cas où… »

En allant à la rencontre d’élèves de quatrième et de cinquième secondaire, Heidi Berger a été renversée de voir qu’ils étaient nombreux à ne pas savoir ce que signifie le mot « génocide ». « Souvent, c’était la première fois qu’ils en entendaient parler. »

Une ignorance sidérante qui n’est pas propre au Québec. Un sondage récent de CNN indiquait que le tiers des Européens ne connaissent rien ou très peu de choses de l’Holocauste, qui a mené à la mort de six millions de Juifs. En France, une personne sur cinq chez les 18 à 34 ans dit n’en avoir jamais entendu parler. Aux États-Unis, une même proportion de milléniaux disent ne pas être certains d’en avoir entendu parler.

Heidi Berger a aussi constaté que si certains enseignants font déjà un excellent travail en abordant d’eux-mêmes le sujet en classe, plusieurs craignent de le faire, faute de temps et de ressources adéquates. « Dans les manuels du cours Monde contemporain, il n’y a qu’un paragraphe consacré aux génocides. Et les professeurs n’ont aucune obligation d’en parler. »

En discutant avec un enseignant, Heidi Berger s’est donc dit qu’il lui fallait absolument faire quelque chose. C’est ainsi qu’est née, en 2016, la Fondation pour l’étude des génocides. 

« Le but est de s’assurer que tous les élèves apprennent l’histoire des génocides et, surtout, les étapes qui mènent au génocide afin qu’ils développent l’esprit critique nécessaire pour comprendre le racisme, l’intolérance et la haine. »

— Heidi Berger, cinéaste et professeure de communication à l’Université Concordia

L’initiative ne vise pas seulement à faire connaître l’histoire de l’Holocauste, mais aussi celle des autres génocides reconnus par le Canada, tels les génocides arménien, cambodgien ou rwandais. Il s’agirait aussi de parler du génocide culturel des Premières Nations et d’autres crimes contre l’humanité qui ont lieu en ce moment même, que ce soit en Syrie, en Irak ou en Birmanie.

La Fondation pour l’étude des génocides veut aussi offrir des formations aux survivants et aux enfants de survivants pour qu’ils puissent aller témoigner dans des écoles. Car la meilleure façon de transmettre l’histoire est de le faire par des récits personnels qui vont toucher les élèves, observe Heidi Berger.

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