04.12.2018 - Le système québécois rendrait l'aide sociale attrayante pour les immigrants

«Qu'advient-il des immigrants qui essaient de réussir et qui ne viennent pas ici pour vivre du gouvernement?»

Hugo Hernan Ruiz, ingénieur système colombien âgé de 42 ans, est titulaire d'une maîtrise dans son domaine et a dirigé le service informatique d'une société pétrolière dans son pays d'origine.

Son français est excellent si l'on tient compte qu'il est arrivé au Québec en 2016 avec très peu de notions de la langue. Mais, comme beaucoup de nouveaux arrivants très scolarisés dans la province, M. Ruiz a eu du mal à trouver du travail bien qu'il ait été sélectionné comme travailleur qualifié par les autorités provinciales.

N'ayant pas réussi à trouver un emploi, il a décidé de créer sa propre entreprise de conseil afin de tirer parti de ses contacts en Amérique du Sud. Il a postulé à un programme provincial qui aide les entrepreneurs en herbe avec des subventions, du marketing et de la formation.

Mais il a été rejeté parce que le programme s'adressait à des assistés sociaux ou à des prestataires de l'assurance-emploi.

Cela deviendrait un refrain commun, a-t-il dit, alors qu'il tentait sans succès de naviguer dans la bureaucratie québécoise.

«Je pense qu'il doit y avoir une réflexion», a affirmé M. Ruiz devant un café dans un centre commercial situé à Laval, où il s'est installé avec sa femme et ses deux enfants. «Qu'advient-il des immigrants qui essaient de réussir et qui ne viennent pas ici pour vivre du gouvernement?»

Alors que le premier ministre du Québec, François Legault, cherche à réduire l'immigration afin, dit-il, d'assurer que les nouveaux arrivants apprennent le français et trouvent du travail, le cas de M. Ruiz met en lumière les obstacles et les contradictions auxquels sont confrontés les immigrants éduqués qui ne sont ni riches ni pauvres.

Yann Hairaud, responsable d'un centre d'emploi pour immigrants à Montréal, a indiqué être effectivement au fait de cas de travailleurs qualifiés dont les options sont limitées parce qu'ils ne sont pas prestataires de l'aide sociale.

Peu de temps après son arrivée au Québec, M. Ruiz s'est inscrit à un programme en français pour étudier ce que l'on appelle l'internet des objets, qui permet de disposer de services évolués en interconnectant des objets (physiques ou virtuels) grâce aux technologies de l'information.

L'ingénieur d'origine colombienne a expliqué qu'il avait jugé à propos de suivre un cours dans son domaine en français — plutôt qu'un cours de langue — afin de développer ses connaissances sur les deux fronts de manière simultanée.

Il a obtenu un certificat de qualification professionnelle en août dernier — mais comme le gouvernement n'a pas entièrement payé sa formation, de nouvelles portes lui ont été fermées. Un stage rémunéré dans le secteur public a attiré son attention, mais pour l'obtenir, il devait être admissible à une subvention salariale provinciale.

La subvention lui a été refusée, a-t-il expliqué, car le gouvernement n'avait pas payé sa formation.

M. Ruiz a souligné qu'il s'était amené au Canada avec toutes ses économies et était préparé financièrement afin d'éviter de demander de l'aide sociale.

Tout en disant ne pas critiquer le ministère de l'Emploi ou le gouvernement, il a estimé que le Canada devait se demander si le système d'immigration n'encourageait pas les immigrants à bénéficier de l'aide sociale.

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