03.12.2018 - Le Québec marginalisé comme il ne l’a jamais été

Le 21 novembre dernier, le gouvernement de Justin Trudeau a déposé un mini-budget. La principale mesure est une aide aux investissements des entreprises. Elle s’élève à quatorze milliards $ sur cinq ans. Dans ce mini-budget, le gouvernement libéral se trouve à soutenir davantage le développement pétrolier de l’Ouest que l’ensemble de l’économie du Québec. Il s’agit d’une injustice flagrante.

Selon nos estimations, l’industrie pétrolière devrait rafler 20  % du programme, alors que l’ensemble des entreprises du Québec touchera vraisemblablement un peu moins de 15 %. Il s’agit là d’estimations conservatrices. Cette politique économique nous ramène encore une fois à deux constats. D’une part, le Québec est systématiquement marginalisé par les politiques économiques d’Ottawa. De l’autre, malgré le discours supposément environnementaliste des libéraux, avec sa nouvelle caution verte incarnée par Steven Guilbeault, le gouvernement est totalement impliqué dans le développement pétrolier.

Ces 20 % du programme destinés aux pétrolières, soit 2,75 milliards $, n’incluent même pas l’aide à la construction d’oléoducs ou au transport du pétrole par rails, qui accapareront aussi une part substantielle des crédits. Il est légitime de se demander si le gouvernement libéral ne soutient pas davantage l’industrie pétrolière que ne le faisaient les conservateurs. Ils ont acheté l’oléoduc Trans Mountain à Kinder Morgan au coût de 4,5 milliards $ au printemps dernier. Une fois le nouvel oléoduc construit, le coût du projet devrait s’élever à un montant oscillant entre dix et treize milliards $.

Jamais Ottawa n’a investi des sommes comparables pour soutenir l’économie québécoise. En plus des dépenses pour l’industrie pétrolière et l’économie de l’Ouest, financée par les banques de Toronto, Ottawa répand aussi ses largesses sur le secteur de l’automobile en Ontario. Lors de la crise économique de 2008, le gouvernement fédéral n’a pas hésité à débourser dix milliards $ pour soutenir cette industrie. De cette aide, Ottawa a effacé, cet automne , une dette de 2,6 milliards $ de Chrysler. À titre illustratif, cette radiation représente pour Chrysler plus de 100 000 Fiats à 25 000 $ l’unité ! On s’attend à ce qu’Ottawa annonce incessamment qu’il annule aussi une dette d’environ deux milliards $ de GM. C’est l’équivalent d’un cadeau de 100 000 Chevrolet Cruze à 20 000 $ l’unité.

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