Plutôt que d’obtenir des réparations, la manoeuvre servirait plutôt à obtenir le soutien de l’Allemagne sur plusieurs dossiers européens.
"Selon moi la question des paiements pour réparations n’est pas un chapitre clos", a déclaré Andrzej Duda dans une interview à l’édition dominicale du quotidien allemand Bild.
Il a renvoyé à un rapport rédigé par l’ancien chef de l’Etat polonais Lech Kaczynski et à un autre issu du Parlement polonais, selon lesquels "les dégâts causés par la guerre en Pologne n’ont jamais fait l’objet d’une compensation", en particulier la destruction de la capitale Varsovie à l’explosif, maison par maison, par les troupes allemandes.
"C’est donc une question de vérité et de responsabilité"
Le gouvernement allemand a rejeté dans le passé de telles revendications, estimant que la Pologne avait renoncé officiellement en août 1953 à des demandes de réparations de la part de l’Allemagne. Le parti conservateur au pouvoir en Pologne conteste toutefois la validité ce document, estimant qu’il a été signé sous la contrainte de l’Union soviétique.
"Objectif peu réaliste"
La sortie de Andrzej Duda intervient alors que des consultations gouvernementales polono-allemandes sont prévues vendredi à Varsovie. La chancelière allemande Angela Merkel, accompagnée de plusieurs ministres, doit y rencontrer son homologue polonais Mateusz Morawiecki.
En privé, des diplomates allemands estiment que la Pologne dans ce dossier cherche moins à obtenir des réparations concrètes, objectif peu réaliste, qu’à s’en servir comme levier dans l’espoir d’obtenir le soutien de Berlin sur des thèmes européens : le budget de l’UE ou les menaces de sanctions à l’égard de Varsovie sur le respect de l’Etat de droit.
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