09.04.2015 - Oléoduc Énergie Est : La SSJB de la Mauricie est très inquiète

La construction de l’oléoduc Énergie Est dans lequel devrait circuler plus d’un million de barils de pétrole par jour, sillonnera la Mauricie sur toute sa largeur, de Maskinongé à Sainte-Anne-de-la-Pérade, en passant sur plusieurs kilomètres de terre arable et au fond de sept rivières importantes de la région qui alimentent une grande partie de la population en eau potable et qui se déversent dans le fleuve.

Ce projet de grande envergure, dont on vient d’annoncer, à la suite des pressions de la population, l’annulation de la construction du port à Cacouna pour des raisons environnementales, fait fi, dans sa planification, de la réalité culturelle de la population du Québec et de son environnement, ce qui rend la Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie inquiète pour la suite des choses, sous différents aspects.

D’une part, en refusant de traduire en français les quelque 30 000 pages d’information et de données concernant l’oléoduc, la compagnie TransCanada fait preuve d’un manque de respect flagrant pour le Québec et ses habitants. Dans une société respectueuse, on ne négocie pas avec la population en foulant sa langue aux pieds. Il est anormal de considérer que c’est à la population québécoise, et en particulier aux agriculteurs qui cultivent la terre où l’on veut faire passer l’oléoduc, de faire traduire à leurs frais les documents requis pour faire valoir leurs droits. L’attitude actuelle de la compagnie nous porte à douter de la bonne foi de cette dernière dans ses négociations.

D’autre part, comme le fait remarquer M. Jacques Tétreault, porte-parole du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, « de l’aveu même de l’industrie, on ne peut pas détecter les fuites mineures qui laissent couler moins de 1,5 % à 2 % du volume de flux. Cela représente quand même des volumes importants qui peuvent aller jusqu’à 16 000 barils par jour si on considère que le projet Énergie Est prévoit faire circuler 1,1 million de barils de pétrole quotidiennement! Déjà, des études nous disaient que seulement 21,4 % des fuites étaient détectées par les systèmes mis en place par l’industrie (SCADA), le reste des fuites étant détectées par des inspections aux deux semaines ou par des citoyens. »

Imaginons une fuite de 1 % dans la section de l’oléoduc passant dans la rivière Saint-Maurice. Cet accident priverait une bonne partie de la population de la ville de Trois-Rivières de son eau potable pour une période indéterminée. Tout dépendant de l’ampleur de la catastrophe, la ville de Trois-Rivières pourrait se voir dans l’obligation de déplacer sa prise d’eau, se trouvant en aval de l’oléoduc, pour retrouver son approvisionnement en eau potable. Les populations résidant sur les territoires où passera ce tuyau pourraient faire face au même problème advenant que des fuites de pétrole atteignent leur approvisionnement en eau potable, que ce soit des lacs, des rivières ou des nappes phréatiques.

La SSJB de la Mauricie croit que le gouvernement du Québec doit exiger et ordonner qu’une consultation soit faite par le BAPE afin de s’assurer que le projet d’oléoduc Énergie Est soit conforme aux normes québécoises de développement durable.

 

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