08.04.2015 - Le partage du pouvoir

Aujourd’hui, la hiérarchisation verticale des rôles et des statuts est telle que l’on renonce sciemment à tout son bon sens sitôt que le chef en décide autrement. Aussi, il semble plus aisé de se soumettre à cette autorité totalitaire, que d’y opposer velléités et arguments – privilèges des décideurs !
Et même si, lors de réunions d’équipe, l’on vous donne la parole, c’est trop souvent l’illusion démocratique qui s’y rejoue. Car en définitive, après quelques bavardages et une fausse délibération, la décision finale sera toujours celle de la plus haute autorité.

 

Alors comment donner à tous ceux qui sont concernés, une chance d’exprimer leur compétence et donc de partager leur pouvoir ?
Une hiérarchisation horizontale, résultant par exemple du tirage au sort – si cher à Étienne Chouard -, pourrait être la clé de cette égalité. Une égalité alors fruit d’un hasard absolu, abrogeant au passage toute potentialité despotique en chacun de nous. De par son essence incorruptible, elle permettrait ainsi de créer un cercle vertueux gouverné-gouvernant absolument nécessaire à l’épanouissement des hommes entre eux.

 

Posons un cas pratique. Une école élémentaire, 10 classes, 10 instituteurs, un directeur. Pour rappel, un directeur est un ancien instituteur qui a bénéficié d’une formation administrative complémentaire  relative à la cohésion des membres de la communauté éducative.
Supposons un instant que tous les enseignants profitent de cette même formation lors de leur apprentissage. Ce ne sont donc plus 10 enseignants sous l’autorité d’un homme, mais 11 instituteurs tous susceptibles de pouvoir revêtir la casquette de directeur. Alternativement, dans un ordre de passage tiré au sort, chaque membre volontaire du corps enseignant coordonnerait ainsi l’action éducative. Cette mécanique aurait pour effet de dissuader tout pouvoir déraisonnable. Car comme le dit si justement Bernard Manin dans son Principes du gouvernement représentatif : « dans la mesure où ceux qui commandent un jour ont obéi auparavant, ils ont la possibilité de prendre en compte, dans leurs décisions, le point de vue de ceux à qui ces décisions s’imposent »…

Mais dans cette optique de hiérarchisation horizontale, c’est à dire sans autorité supérieure, comment se résoudrait un conflit d’intérêt ? (Comme dans ces cas où les avis sont particulièrement partagés, où chacun campent sur ses positions et où les partis semblent irréconciliables…)
Dans nos structures hiérarchiques actuelles c’est le directeur qui tranchera, avec plus ou moins de justesse, plus ou moins d’impartialité, privilégiant son intérêt personnel ou bien l’intérêt général suivant le profit qu’il peut en tirer. La décision prise ne sera donc pas le fruit d’une concertation collective mais d’un abus de pouvoir, l’autorité réelle ne s’incarnant que dans ses excès. Nul besoin de préciser que la sentence sera potentiellement vecteur de frustrations, de rancœurs ou sinon d’injustices…

 

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