28.09.2018 - Poutine fait de la Syrie une grande « no-fly zone »

En pleine crise nourrie du crash d’un avion Il-20 russe, le Premier ministre israélien a beau tenté de rencontrer le président russe. Ses demandes ont été rejetées l’une après l’autre.

Abdel Bari Atwan, célèbre analyste du monde arabe et rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, a écrit : « Benjamin Netanyahu vient de recevoir des coups inattendus que lui ont donnés ceux qu’il considérait comme « allié fiable » à Moscou. Les « alliés » qui ne rejetaient aucune de ses demandes et qui le faisaient croire qu’il pourrait même fermer les yeux sur leurs intérêts stratégiques en Syrie.

Depuis le 17 septembre où un avion Il-20 russe a été abattu dans le ciel syrien, le Premier ministre israélien a établi deux contacts téléphoniques avec le président russe Vladimir Poutine, deux conversations téléphoniques en une dizaine de jours. Il a également beau tenté d’organiser une visite à Moscou avec son ministre des Affaires militaires Avigdor Lieberman pour régler la crise qui avait terni les relations russo-israéliennes mais toutes ses demandes ont été rejetées. Toutes les acrobaties qu’il savait faire vis-à-vis de ses ennemis et ses alliés ne l’ont pas aidé à obtenir ce qu’il voulait et ont même donné des résultats inverses. Et tout ça pour une simple raison : tout le monde, dont et surtout les dirigeants russes, en a marre de ce comportement arrogant et dominant des Israéliens.  

Vladimir Poutine n’a pas accepté de recevoir Netanyahu et Lieberman mais ce n’est pas tout. Son commandant de la Force aérienne a reproché sérieusement son homologue israélien et a même refusé d’écouter tous ses « faux » prétextes à propos du crash de l’avion russe.

Il n’est donc nullement surprenant que Vladimir Poutine décide de passer en revue ses relations avec Israël après la destruction d’un Il-20 russe lors d’une opération provocatrice de l’aviation israélienne.

En effet, Poutine se sent blessé par un coup de poignard dans le dos qu’il a reçu des personnes qu’il croyait honorer leurs engagements. Pire encore, ces mêmes « personnes », toutes seules ou à l’appui des Américains, sont impliquées dans un complot cotre la Russie », a indiqué Abdel Bari Atwan.

Et d’ajouter : « M. Fayçal Meqdad, vice-ministre syrien des Affaires étrangères, avait raison en disant qu’Israël devrait désormais réfléchir à deux fois avant d’attaquer une Syrie munie des S-300 très performants russes ».

L’analyste a déclaré que Vladimir Poutine avait fait de toute la Syrie, une grande « zone d’exclusion aérienne », non seulement pour Israël mais aussi pour les États-Unis. « Voilà une évolution militaire stratégique qui modifiera les cours d’événements en Syrie, voire au Moyen-Orient », a-t-il réaffirmé.

« Des sources occidentales font part de l’implication des États-Unis dans le bombardement de la base militaire russe Hmeimim à Lattaquié par les avions israéliens. D’autre part, Israël avait bien prémédité un acte de provocation pour tromper la DCA syrienne et préparer la destruction de l’avion russe et cela afin de semer la pomme de discorde entre les Russes et leurs alliés syriens. Or, rien n’est allé comme Tel-Aviv avait prévu ».

Selon Abdel Bari Atwan, « les ministres du cabinet israélien ont annoncé, à l’issue d’une réunion ayant eu lieu juste avant le départ pour New York de Netanyahu, qu’Israël allait poursuivre ses efforts destinés à expulser l’Iran du territoire syrien et qu’il continuait d’attaquer les cibles iraniennes en Syrie ».

« Plus de 200 raids aériens d’Israël contre la Syrie, depuis les 18 derniers mois, ont échoué. Reste à savoir si Netanyahu osera tenter de nouveau sa chance dans une ambiance marquée par la colère de Vladimir Poutine et contre une Syrie munie des S-300 », a conclu Abdel Bari Atwan.

Source : parstoday.com

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