23.09.2018 - Le frauduleux «complot électoral russe» du New York Times attise l’hystérie anti-Russie

Le New York Times a publié jeudi un «reportage spécial», sensationnaliste et provocateur, intitulé «Le complot pour subvertir une élection» («The plot to subvert an election»).

Accompagné d’illustrations sinistres représentant le président russe Vladimir Poutine comme un cyclope de l’ère cybernétique, l’article prétend démêler «les fils de la campagne étrangère la plus efficace de l’histoire pour perturber et influencer une élection américaine».

Tout en se présentant comme un journalisme «d’enquête», l’article est un exemple typique du genre de désinformation que répand régulièrement la CIA. Il n’y a pas de nouvelles, peu de faits étayés et aucune analyse significative présentés dans le rapport de 10.000 mots, qui s’étend sans publicité sur 11 pages du Times.

L’article commence par un récit inquiétant de deux incidents au cours desquels des bannières ont été accrochées sur des ponts à New York et à Washington en octobre et novembre 2016, l’une portant l’image de Poutine sur un drapeau russe avec le mot «pacificateur», et l’autre celle d’Obama et le slogan «Goodbye Murderer» («Au revoir, meurtrier»).

Il admet que «la police n’a jamais identifié qui avait accroché les banderoles», mais affirme néanmoins: «Le Kremlin, semble-t-il, a pu prendre pied en sol américain à New York et à Washington. Les bannières peuvent bien avoir été conçues comme un tour d’honneur visuel pour l’ingérence étrangère la plus efficace de l’histoire dans une élection américaine.»

Pourquoi cela «semble-t-il» être le Kremlin? Quelles sont les preuves à l’appui de cette affirmation? Parmi les 8,5 millions d’habitants de New York et les 700.000 autres à Washington, n’y a-t-il pas assez de gens qui méprisent Obama autant que Vladimir Poutine, sinon même plus?

Ce passage absurde, avec son «semble-t-il» et «peuvent bien avoir», combiné avec la spéculation sur un Kremlin qui étend son emprise maléfique sur le «territoire des États-Unis» donne le ton à l’ensemble de l’article, qui ne fait que régurgiter des allégations non fondées provenant des agences de renseignement américaines, des politiciens capitalistes démocrates et républicains, et du Times lui-même.

Les auteurs, Scott Shane et Mark Mazzetti, se plaignent d’un manque de «compréhension publique» de l’affaire «Trump-Russie». En effet, malgré la campagne d’hystérie anti-russe menée depuis deux ans à Washington et parmi les couches aisées de la classe moyenne supérieure qui constituent le public cible du Times, les sondages indiquent que les accusations «d’ingérence» russe lors de l’élection présidentielle de 2016 suscitent peu de réactions populaires parmi les larges masses de la population américaine.

Le «reportage spécial» tente de remédier à ce problème en réunissant les allégations d’ingérence, en prétendant que le Kremlin a organisé un «Pearl Harbor furtif de l’ère cybernétique» contre les États-Unis et a réussi à «détourner» à la fois «des entreprises américaines comme Facebook et Twitter» et «les sentiments des citoyens américains au sujet de l’immigration et de la race».

Le reportage est rédigé en «peut-être» et «semberait», avec l’affirmation selon laquelle «il y a un argument plausible que M. Poutine ait réussi à livrer la présidence à son admirateur, M. Trump, bien que cela ne puisse être prouvé ou réfuté». En d’autres termes, les journalistes du Times sont incapables de prouver ce qu’ils affirment.

Mazzetti et Shane s’efforcent de dépeindre les actions de Poutine, si l’on admet que c’était bien le cerveau derrière les messages sur Facebook, comme s’il s’agissait d’un fait particulièrement révoltant dans les annales des relations internationales.

Mais nous savons bien que les États-Unis dépensent des dizaines de milliards de dollars chaque année pour influencer les élections étrangères, renverser les gouvernements considérés comme des obstacles aux intérêts américains et acheter des politiciens, des intellectuels et d’autres agents d’influence. Ils ont soutenu des coups d’État et mené des guerres directes pour provoquer un changement de régime. Nombreux sont les coups d’État qui ont été applaudis par le New York Times. Nombreux sont les reporters qui collaborent avec les agences de renseignement américaines et font la propagande nécessaire pour promouvoir les intérêts internationaux des États-Unis.

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