07.04.2015 - Face au changement climatique, les semences paysannes sont l’avenir de l’agriculture

Depuis des décennies, l’agriculture industrielle fait la guerre aux semences paysannes. Elles sont pourtant mieux armées que les variétés commerciales pour résister aux effets du changement climatique, et constituent une alternative pour nous nourrir demain.

Sous le soleil couchant, les pousses de blé se parent d’un vert éclatant. Accroupi dans la terre de sa ferme de Pont de l’Arche, à Bouchemaine dans le Maine et Loire, Florent Mercier observe avec tendresse ses 200 parcelles. « Pourquoi j’aime les blés paysans ? Ils sont beaux et si variés ! » Poulette à épi blanc, Petit rouge du Morvan, Barbu de l’Aveyron... Chacun a sa couleur, sa forme, sa saveur. Des blés pourtant délaissés et oubliés, car incompatibles avec le modèle agricole intensif qui s’est imposé durant les dernières décennies.

Résultat : moins de dix variétés fournissent aujourd’hui plus de la moitié du blé tendre produit en France. Et 80 % des légumes cultivés il y a cinquante ans ont disparu. Une perte de biodiversité qui n’est pas sans conséquence pour notre environnement et notre santé.

L’avenir de notre agriculture

Paysan bio, Florent Mercier élève des vaches laitières et cultive du blé en Anjou. Il est coprésident de l’association Triptolème dont l’objectif est la promotion et la défense de la biodiversité cultivée.

« Ces blés se cultivent sans pesticide, et ils ont une meilleure qualité nutritionnelle que les variétés commerciales », explique-t-il. Surtout, ils résistent bien mieux aux aléas climatiques. Les semences paysannes seraient-elles l’avenir de notre agriculture ?

« Les végétaux qui peuplent nos assiettes trouvent leur origine dans le travail séculaire des paysans, qui les ont d’abord domestiqués, puis adaptés, améliorés et mis en circulation à travers l’échange des graines », racontent Christophe Bonneuil, Olivier Petitjean et Frédéric Thomas, dans leur ouvrage Semences : une histoire politique. Les semences sont donc « par nature » paysannes, puisqu’elles résultent de la sélection par les agriculteurs. Ainsi « les plantes s’adaptent au fur et à mesure au terroir et aux conditions environnementales », explique Isabelle Goldringer, généticienne à l’INRA.

Résistance à la sécheresse, défense contre les pathogènes... En comparaison, les variétés modernes sont confrontées à un environnement parfois fort différent des conditions maîtrisées des laboratoires où elles ont été conçues. C’est pourquoi, « dans des fermes avec des sols peu fertiles ou des climats rigoureux, les semences locales sont plus performantes que les commerciales », observe-t-elle.

 

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