05.08.2018 - La Turquie paniquée alors que Assad cherche à récupérer le territoire occupé

La réunion des diplomates de haut niveau de Russie, d’Iran et de Turquie à Sotchi mardi était à première vue destinée à hâter le processus d’Astana sur un règlement syrien. Mais en réalité, cela s’est produit dans le contexte de rapports selon lesquels les forces syriennes, qui ont libéré les provinces du sud-ouest de Quneitra (face au plateau du Golan) et de Daraa (à la frontière jordanienne), vont maintenant attaquer la province nord-ouest d’Idlib à la frontière turque.

Ankara a averti que tout geste de ce genre de la part de Damas incitera la Turquie à se retirer du processus d’Astana en signe de protestation. La crainte de la Turquie est que, contrairement aux provinces du sud, les groupes terroristes qui contrôlent Idlib puissent continuer leur lutte bien au-delà de la frontière, ce qui conduirait à une violence à grande échelle et à un exode de réfugiés et de djihadistes vers la Turquie. On estime qu’Idlib compte près de 2,5 millions d’habitants. Il est toutefois important de noter que la Turquie cherche à maintenir sa présence à Idlib, grâce à ses liens durables avec de nombreux groupes extrémistes qui s’y sont établis. La Turquie est également convaincue que les Kurdes ne doivent pas étendre leur influence à Idlib près de la côte est de la Méditerranée.

Le président turc Recep Erdogan a personnellement abordé la question avec le président russe Vladimir Poutine à deux reprises au cours de la dernière quinzaine, exigeant que Moscou empêche Damas de lancer des opérations à Idlib. Après la réunion d’aujourd’hui à Sotchi, l’envoyé présidentiel russe en Syrie, Alexander Lavrentyev, aurait déclaré : » Je préfère m’abstenir de parler de la prise d’assaut de la ville (Idlib) ou d’une opération en cours. Il y a trop de rumeurs et elles ne sont pas fondées. « Toute opération à grande échelle à Idlib est hors de question. »

Il semblait laisser entendre que la Russie et la Turquie tentent de trouver un moyen d’influencer les groupes terroristes pour qu’ils se rendent (c’est ainsi que Daraa et Quneitra ont été libérés sans combattre.) Pour citer Lavrentyev, « Nous espérons toujours que l’opposition modérée et nos partenaires turcs, qui ont pris la responsabilité de stabiliser cette région, y parviendront ». Mais il a ajouté : « La menace venant de cette zone est toujours importante. » (Au cours des 10 derniers jours, la Russie a abattu jusqu’à quatre drones lancés par les djihadistes d’Idlib ciblant l’armée russe près de la base aérienne de Hmeymim.

D’autre part, Damas a insisté sur le fait qu’il avait l’intention de libérer Idlib. Tout indique que les préparatifs d’une grande opération militaire ont commencé. Les groupes activistes d’Idlib sont estimés à plus de 50 000 personnes et proviennent de combattants turcs, ouzbeks, tchétchènes, turkménistans et arabes du golfe Persique.

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