19.08.2014 - Pourquoi Washington prend-il le risque d’une guerre avec la Russie?

Le siège du Donbass par Kiev soutenu par l’administration Obama est en train de se transformer en une dangereuse crise.

 

Comme The Nation n’a cessé de le répéter l’impensable pourrait se produire très vite en Ukraine : pas seulement la guerre froide dont on parle mais une vraie guerre entre l’OTAN, sous commandement étasunien, et la Russie. L’épicentre en serait le territoire d’Ukraine de l’Est qui porte le nom de Donbass, une grande région industrielle fortement peuplée d’Ukrainiens russophones et étroitement liée à son voisin géant par des dizaines d’années de relations économiques, politiques et culturelles.

 

Le crash de l’avion de ligne malaisien MH17, abattu le 17 juillet aurait dû conduire le gouvernement de Kiev soutenu par les Etats-Unis à déclarer une trêve durable et à cesser ses attaques aériennes et terrestres contre les villes voisines par respect pour les 298 victimes, pour permettre aux enquêteurs internationaux d’accéder au site et pour entamer des pourparlers de paix. Au lieu de cela, Kiev, avec le soutien de Washington, a immédiatement intensifié ses attaques sur les endroits résidentiels, pour soi-disant les « libérer » des « terroristes » pro-russes, comme il appelle les résistants d’Ukraine de l’Est, tuant encore davantage d’innocents. En réponse, il semble que Moscou se prépare à envoyer des armes lourdes aux forces d’ »auto-défense » du Donbass.

 

Or, selon un article du New York Times du 27 juillet, la Maison Blanche pourrait donner à Kiev des renseignements lui permettant de repérer et détruire ce matériel russe avec le risque de provoquer, comme le Times le laisse aussi entendre, « une escalade avec la Russie ». Pour justifier cette escalade, l’administration Obama prétend, sans la moindre preuve, que la Russie se livre déjà à « des tirs d’artillerie sur l’Ukraine depuis son territoire. » Ce qui est sûr et qu’on omet de nous dire c’est que l’Ukraine a bombardé à plusieurs reprises le territoire de la Russie, tuant même une personne le 13 juillet.

 

En fait, depuis des mois, Kiev est l’homme de paille militaire de Washington contre les Russes et leurs « compatriotes » de l’Est de l’Ukraine. Depuis le début de la crise politique, le secrétaire d’Etat, John Kerry, le directeur de la CIA John Brennan et le Vice Président Joseph Biden (deux fois) se sont rendus à Kiev avec, dans leur sillage, des « officiels étasuniens haut gradés de la Défense », du matériel militaire et des aides financières. De plus un officiel de haut rang du Département de la Défense étasunienne a informé un comité du Sénat que des « conseillers » du Département étaient désormais « intégrés* » au ministère de la Défense ukrainienne.

 

Il est clair que Kiev ne peut pas mener cette guerre contre ses propres citoyens — selon un porte-parole de l’ONU près de 5 000 civils ont été tués ou blessés, ce qui pourrait constituer des crimes de guerre — sans l’aide économique, politique et militaire de l’administration Obama. En plus d’avoir provoqué la fuite de centaines de milliers de réfugiés, l’Ukraine est en faillite, ses infrastructures industrielles sont endommagées et sa situation politique est très confuse, le gouvernement employant des milices ultranationalistes et enrôlant des conscrits jusqu’à 60 ans d’âge.

 

Tout ceci se déroule sur fond de déclarations mensongères de Washington amplifiées par les médias dominants selon lesquelles la crise ukrainienne est le résultat de l’ »agression » du président russe, Vladimir Poutine. En réalité, pour l’essentiel, il n’a fait que réagir:

 

En novembre 2013, l’Union Européenne avec le soutien de la Maison Blanche a provoqué la crise en rejetant l’offre de Poutine d’un accord financier UE-Moscou-USA et en obligeant inutilement le président ukrainien Viktor Ianoukovytch à choisir entre un « partenariat » avec l’Europe ou avec la Russie. La proposition était assortie de rudes exigences financières ainsi que d’obligations « militaires et sécuritaires ». Sans surprise, Ianoukovytch a opté pour la proposition financière beaucoup plus favorable de Poutine. Imposer un tel choix au président d’un pays déjà profondément divisé était une provocation inutile.

 

Dès février, les manifestations contre la décision de Ianoukovytch ont pris une tournure si violente que les ministres des affaires étrangères européens ont négocié un accord de compromis tacitement soutenu par Poutine. Ianoukovytch devait former un gouvernement de coalition; les milices de Kiev devaient déposer les armes; l’élection présidentielle devait être avancée à décembre; et l’Europe, Washington et Moscou devaient coopérer pour sauver l’Ukraine de la faillite. L’accord fut rejeté par des émeutes ultranationalistes dans les heures qui suivirent. La Maison Blanche a rapidement apporté son aval au coup d’état.

 

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