24.07.2018 - L'Union Européenne veut des migrants sur son sol

La Commission européenne a proposé mardi une série d'incitations financières pour convaincre les Etats membres d'installer sur leur sol des centres où identifier rapidement les migrants secourus en mer et de partager leur prise en charge comme l'exige l'Italie.

L'exécutif européen suggère notamment un "soutien financier total pour couvrir les coûts d'infrastructures et de fonctionnement des Etats membres volontaires" en vue de créer des "centres contrôlés", où devraient être distingués demandeurs d'asile légitimes et migrants économiques à expulser.

Quant aux pays qui seraient prêts à accueillir des demandeurs d'asile sur leur sol à partir de ces centres, la Commission propose une aide tirée du budget de l'UE, qui atteindrait 6.000 euros par personne transférée.

Il s'agit de la même somme que celle qui était attribuée dans le cadre du plan de "relocalisation" en vigueur entre 2015 et 2017, dont le caractère obligatoire avait divisé les pays de l'UE.

Les suggestions faites mardi par l'exécutif européen tentent de donner corps aux conclusions fin juin d'un sommet européen au cours duquel les dirigeants des 28 avaient proposé l'établissement de ces "centres contrôlés" et de "plateformes de débarquement" des migrants secourus en mer.

Malgré la chute considérable du nombre des arrivées sur les côtes européennes par rapport à l'afflux de 2015, les migrations continuent de provoquer de fortes tensions au sein de l'UE.

Le nouveau gouvernement populiste en Italie a notamment accru la pression sur les autres pays de l'UE pour qu'ils partagent davantage la prise en charge des arrivants.

Rome a ainsi décidé d'interdire l'accès aux ports italiens aux ONG qui portent secours aux migrants en Méditerranée, provoquant une série de bras de fer diplomatiques pour désigner des ports d'accueil. Et elle menace désormais de le faire également à partir de la fin août avec les navires de l'opération européenne Sophia.

"Nous sommes prêts à aider les Etats membres et les pays tiers à mieux coopérer au débarquement des personnes secourues en mer", a déclaré le commissaire européen aux Migrations, Dimitris Avramopoulos, cité dans un communiqué.

"Mais pour que cela fonctionne immédiatement sur le terrain, nous devons être unis", a-t-il ajouté.

La Commission souligne que l'UE pourrait mettre à la disposition des pays volontaires pour ouvrir leurs ports aux navires de sauvetage des "équipes de débarquement".

Celles-ci incluraient des dizaines des garde-frontières européens, d'interprètes, d'agents spécialisés dans les renvois de migrants irréguliers ou encore d'experts européens en procédures d'asile.

L'exécutif européen évoque aussi prudemment le projet de "plateformes de débarquement" dans des Etats hors de l'UE pour les migrants secourus dans les eaux territoriales de ces pays tiers ou dans les eaux internationales.

"Tous les Etats côtiers de la Méditerranée devraient être encouragés à établir des zones de recherche et de sauvetage et des centres de coordination du sauvetage maritime", estime la Commission, qui n'emploie pas le mot de "plateformes" utilisé dans les conclusions du sommet des 28 fin juin.

Elle évoque de son côté des "dispositions de débarquement" à mettre en place avec les pays tiers volontaires, en étroite coopération avec le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR).

Il n'est pas question de "détention, ni de camps" à installer dans les pays tiers, mais de "dispositions" pour assurer des "débarquements sûrs et ordonnés", insiste la Commission, alors que plusieurs pays comme le Maroc, la Libye et la Tunisie ont déjà part de leur opposition à ces projets.

Source : romandie.com

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir