06.07.2018 - Plongée dans l’univers impitoyable des gigantesques contrats d’approvisionnement militaires américains

On s’attend à un arbitrage imminent de la Cour des comptes du gouvernement des USA, sur un contrat litigieux s’élevant à plus d’un milliard de dollars et concernant l’approvisionnement alimentaire des soldats américains dans le Moyen Orient.

 

La décision, portant sur des sommes astronomiques, marquera le dernier rebondissement dans une bataille concernant les accords logistiques militaires américains titanesques, signés il y a bientôt une décennie. Le litige porte également sur des contournements de lois de sanctions, des pratiques de corruption, et d’escroquerie. Le jugement pourrait porter à conséquences néfastes jusque pour le département de la défense, qui est sous le feu de critiques depuis plusieurs années par rapport à ses contrats avec des sociétés logistiques établies dans les pays du Golfe, que l’appareil militaire a utilisé pour approvisionner en nourriture les soldats déployés.

La dernière controverse concerne un contrat remontant à janvier dernier, par lequel l’agence de logistique de la défense du pentagone avait attribué 1.38 milliards de dollars pour la livraison de nourriture à une filiale du mastodonte Kuwait and Gulf Link Transport, également connu sous le nom de KGL, cheville ouvrière des déploiements militaires américains dans la région depuis longtemps. Mais l’attribution de ce contrat était tombée quelques semaines à peine après qu’un avocat représentant KGL au plus haut niveau avait reconnu devant un tribunal américain que la société avait mis en place une « structure fantôme » des années auparavant, c’est à dire, une société prête-nom, lui servant d’intermédiaire avec un joint-venture qu’elle avait établi avec un partenaire iranien frappé de sanctions américaines.

Au moment de cette même attribution, deux dirigeants de haut niveau de la société, fraîchement démissionnés, était écroués dans une prison koweïtienne. Dimanche, ces deux dirigeants, Saed Dashti et Marsha Lazareva, ont été condamnés par un tribunal koweïtien à respectivement 15 et 10 ans de prison.

Le contrat a également fait l’objet d’attentions de la part du Congrès. Peu après son attribution en janvier, Marco Rubio, sénateur républicain de l’État de Floride, a demandé à ce que le bureau d’inspecteur général du département de la défense enquête sur des vastes pans des activités de KGL. Le projet de supervision des activités gouvernementales a pu se procurer une copie de la lettre de Rubio.

Dans la compétition impitoyable à l’attribution des juteux contrats gouvernementaux américains, KGL et ses rivaux opèrent parfois en eaux troubles. Mais au moment où les USA envisagent de nouvelles sanctions contre l’Iran et leur retrait de l’accord nucléaire iranien signé par Obama, les dernières confessions de KGL face à un tribunal font considérer des problèmes plus profonds quant aux partenaires privés de l’appareil militaire américain au Moyen Orient, et ont soulevé des inquiétudes au Congrès.

Les dernières révélations en lien avec l’Iran ne constituent en rien le début des controverses autour de KGL. De fait, les liens illicites entre KGL et l’Iran remontent à des années en arrière, et ont déclenché une enquête sur la même échelle de temps de la part du FBI et du service d’enquêtes criminelles du pentagone. Ces investigations conjointes remontent au moins à 2011.

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