04.07.2018 - Pourquoi les États-Unis ont-ils bloqué l’accord sur le Sud syrien ?

Avant le lancement de l’opération militaire de libération de la région sud, la Russie et quelques responsables sionistes avaient annoncé qu’ils étaient parvenus à un accord qui lui épargnerait la bataille actuellement en cours. Un arrangement comprenant le déploiement de l’Armée arabe syrienne dans cette région, le règlement de la situation des miliciens armés qui le souhaiteraient ou, dans le cas contraire, leur transfert vers la région d’Idlib.

Mais interrogé sur le sujet lors de sa dernière conférence de presse [1], le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, avait répondu : « Ne croyez rien de ce qui se dit à ce propos avant de voir la base d’Al-Tanf  démantelée ».

Suite à cette prise de position, les déclarations optimistes concernant un tel arrangement ont reculé laissant place aux mises en garde et aux défis de part et d’autre ; Washington menaçant l’Armée syrienne et Moscou ; l’Armée syrienne déclarant sa détermination à mener la bataille et à mobiliser les forces nécessaires en prenant en compte une intervention militaire américaine ou israélienne.

Il est clair que les États-Unis ont accepté cet arrangement tant qu’il n’impliquait pas le démantèlement de leur base militaire à Al-Tanf ; une base jouant un rôle majeur dans l’interruption d’une voie de communication terrestre essentielle entre la Syrie et l’Irak tout en fournissant un refuge sécurisé aux groupes terroristes, y compris Daech, lesquels ne cessent d’attaquer les forces syriennes pour faire pression sur l’État syrien et l’amener à accepter les dictats américains.

Il est probable que c’est en partant du principe « entre deux maux, il faut choisir le moindre » que les États-Unis ont bloqué l’accord et, par conséquent, ont accepté le déploiement des forces syriennes dans la région sud :

  • le pire étant que l’Armée syrienne se déploie sans combattre et que leur base militaire d’Al-Tanf soit démantelée, alors qu’elle est essentielle pour la poursuite de leur politique en Syrie, en Irak et dans toute la région ;
  • le moindre étant que l’Armée syrienne contrôle la région sud et qu’ils conservent leur base.

Il est tout aussi probable que ce même calcul explique pourquoi les États-Unis ne sont pas intervenus en faveur des milices armées dans la région sud, allant jusqu’à leur conseiller par écrit [2] de ne pas compter sur leur soutien militaire direct face à l’Armée syrienne, réduisant le combat de l’Armée américaine à la défense de la base d’Al-Tanf au cas où l’Armée syrienne s’en approcherait.

Source : mondialisation.ca

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