26.06.2018 - Immigration : l’Autriche menace de rétablir les contrôles aux frontières, l’Italie fait la guerre aux ONG et le V4 boycotte le mini-sommet de Bruxelles

Le mini-sommet de dimanche à Bruxelles, censé préparer le Conseil européen des 28 et 29 juin, avait été convoqué par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à la demande instante de la chancelière allemande, afin de parler immigration. Angela Merkel avait besoin d’un accord européen pour éviter une crise gouvernementale : son ministre de l’Intérieur Horst Seehofer lui avait en effet donné jusqu’à la fin du mois de juin, faute de quoi il promet de commencer les expulsions aux frontières des immigrants en situation irrégulière qui ont déjà demandé l’asile ou ont déjà été débouté de ce droit dans un autre pays de l’UE. Effet domino garanti : le chancelier autrichien Sebastian Kurz a déjà annoncé que l’Autriche rétablirait les contrôles aux frontières si les « migrants » arrivant d’Autriche sont refoulés à chaud par l’Allemagne. Plus au sud, l’Italie, qui milite activement pour la relocalisation obligatoire des « migrants », refuse désormais l’accès de ses ports aux navires des ONG chargés de nouveaux arrivants. Comme avec la fermeture de la route des Balkans réalisée début 2016 à l’initiative de l’Autriche et avec le soutien des pays du Groupe de Visegrád (V4), les politiques nationales et la coopération entre les gouvernements sans passer par Bruxelles pourraient s’avérer beaucoup plus efficace que les interminables palabres européens.
 

Un mini-sommet de Bruxelles convoqué pour sauver le gouvernement d’Angela Merkel mais boycotté par le V4 qui y voyait une réunion du « club des amis de la relocalisation »

 
Ce n’est pas la première fois qu’Angela Merkel sème la discorde au sein de l’UE en poursuivant ses objectifs de politique intérieure. C’est déjà elle qui, en décidant d’ouvrir de manière unilatérale les frontières de l’Allemagne aux immigrants clandestins, en violation des règles européennes, puis en poussant la Commission européenne à tenter d’imposer la relocalisation des demandeurs d’asile en septembre 2015, avait fait voler en éclat l’unité de l’UE. Elle avait réussi à faire plier le gouvernement polonais, mais c’est ce qui donna un mois plus tard la majorité absolue lors des élections législatives à un parti conservateur Droit et Justice (PiS) qui avait promis de refuser toute relocalisation.
 

Un axe Seehofer-Autriche-Italie désormais proche du V4 contre l’axe Merkel-France-Espagne

 
Aujourd’hui, malgré l’opposition entre, d’un côté, l’Italie, et, de l’autre côté, l’Autriche et le V4 sur la question des relocalisations, Rome est du côté du V4, de Vienne et de Seehofer en ce qui concerne la volonté de stopper l’immigration illégale face à l’axe immigrationniste Merkel-Paris-Madrid qui s’est dessiné ce week-end à Bruxelles. Et si l’Italie a basculé dans le camp anti-immigration avec l’avènement du gouvernement M5S-Ligue, c’est en grande partie grâce aux politiques nationales de la France, de l’Autriche et de la Suisse qui, en rétablissant les contrôles aux frontières, ont en partie bloqué depuis 2015 l’évacuation vers le nord de l’Europe des immigrants débarqués en Italie. Là aussi, il y a eu un effet domino, même s’il s’est fait sentir avec beaucoup de retard en raison de l’idéologie immigrationniste des gouvernements de centre-gauche de Matteo Renzi puis de Paolo Gentiloni.

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