14.06.2018 - Kim Jong Un, Macron, G7, nucléaire, Corée : derrière le cinéma de Trump

Donald Trump superstar tourne autour du monde. Au Québec il bouscule le G7, Merkel et Macron, à Singapour il signe un accord nucléaire avec Kim Jong Un, le maître de la Corée du Nord. Qu’y a-t-il derrière ces images de cinéma, quelle politique ?
 
Surmontant les obstacles que posaient sur leur route les préjugés du passé pour relever le défi de travailler ensemble, Donald Trump et Kim Jong Un, mutuellement honorés, se sont longuement serré et secoué paumes et phalanges devant leurs drapeaux respectifs, alignés afin de composer un décor symbolique. Cette poignée de mains, chacun en convient, est historique. Elle ouvre une nouvelle ère. Ce que sera cette nouvelle ère, nul ne le sait, c’est le propre des nouvelles ères.
 

Nucléaire : « vérifiable et irréversible », ou « ferme et inébranlable » ? 

Les gens qui n’aiment pas Trump, ils sont nombreux, relèvent que, certes, c’est la première fois qu’un président américain rencontre ainsi un phare de la pensée nord-coréenne, mais que c’est justement un signe de faiblesse. Kim Jong Un, son père et son grand père, rêvaient de cette poignée de mains depuis des années, Trump la leur offre sur un plateau d’argent avant toute négociation. Ils ajoutent que les termes du communiqué commun final sont agréables et flatteurs mais d’un flou remarquable. L’objectif des Etats-Unis était d’obtenir l’engagement de la Corée du Nord vers une dénucléarisation « vérifiable et irréversible », et Kim Jong Un n’a promis qu’un engagement « ferme et inébranlable ». Mais ces engagements, quelle légitimité les Etats-Unis ont-ils de les exiger ? Quant à la vérification, l’histoire de l’Irak, la Syrie et l’Iran le montre, c’est un sujet de controverse sans fin. En somme, les poignées de main, sourires guindés et déclarations vagues de Kim et Trump, c’est comme toujours du vent, du théâtre. Words, Words, Words !
 

Trump fait son cinéma à Kim Jong Un avec sa limousine

C’est plutôt du cinéma. Trump est maître de la chose. Il a demandé aux journalistes chargés de prendre la photo que les chefs d’Etat aient « l’air beaux, élégants et mince ». Et il a fait les honneurs de sa limousine de sept tonnes, The Beast, la bête, qu’il avait fait transporter à Singapour. Kim Jong Un, lui, ne lui a pas fait visiter ses toilettes privées, qui avaient fait le voyages elles aussi pour raisons de sécurité, mais, quand Donald viendra à Pyongyang, il aura plein de choses à lui montrer. On est dans un remake un peu bavard du Dictateur.
 
Mais les anti-Trump obsessionnels qui se rongeaient les ongles et les sangs dans la crainte du champignon nucléaire l’an dernier au moment de la crise des missiles devraient en être contents. Tout cela, les menaces réciproques, l’apocalypse atomique frôlée à deux doigts, c’était du cinéma.
 

Kim Jong Un et Trump : ne pas confondre Peter Falk et Colombo

Les deux fous aussi, donc, c’était du cinéma. Kim Jong Un, le pire des dictateurs du monde, c’était un simple personnage. Sans doute la Corée du Nord n’est-elle pas un modèle de développement économique et de droits de l’homme, mais on peut en dire autant de sa grande voisine la Chine. Et Trump, le versatile irascible imprévisible, c’était du cinéma aussi. C’est un acteur très réfléchi, il choisit soigneusement rôles et scénarios. Il n’a jamais serré la main de Bachar ou d’un Ayatollah. Ce sera pour plus tard, si les producteurs veulent bien.

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