Le président philippin Rodrigo Duterte a estimé dimanche qu'un expert de l'ONU pouvait aller "au diable" pour l'avoir critiqué sur le récent limogeage de la présidente de la Cour suprême de l'archipel.
Diego Garcia-Sayan, le rapporteur spécial de l'ONU sur l'indépendance des juges et des avocats, avait accusé M. Duterte de livrer avec ses actions contre Maria Lourdes Sereno une "attaque brutale" contre le pouvoir judiciaire.
Les juges de la Cour suprême ont voté en mai le limogeage de cette femme qui avait pourfendu la campagne meurtrière contre la drogue de M. Duterte et son bilan en matière de droits de l'Homme.
"Dites-lui (à Diego Garcia-Sayan) de ne pas se mêler des affaires de mon pays. Il peut aller au diable", a-t-il déclaré à des journalistes à Manille, en affirmant par ailleurs qu'il n'avait rien à voir avec le limogeage de l'ex-chef de la Cour suprême
Première femme à présider la plus haute juridiction de l'archipel, Mme Sereno figure parmi les personnalités de l'archipel qui ont été ciblées après avoir critiqué le président.
Elle doit en parallèle affronter une procédure d'impeachment à l'américaine, c'est-à-dire de mise en accusation devant la chambre des représentants, la chambre basse du Congrès.
M. Duterte avait enjoint en avril les élus "d'accélérer" la mise en accusation.
Mme Sereno est accusée de s'être soustraite au paiement de deux millions de pesos (40.000 dollars) d'impôts et d'avoir falsifié des jugements de la Cour suprême.
L'opposition au président accuse ce dernier de vouloir écarter ses ennemis et de régner en autocrate sur l'archipel.
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