28.03.2015 - Cinquante Etats négocient en secret la libéralisation des services

Plusieurs fers au feu : pendant que l’Union européenne et les Etats-Unis négocient le grand marché transatlantique, les architectes du commerce international peaufinent d’autres projets de libre-échange. D’un côté, les accords de partenariat économique imposés par l’Europe à l’Afrique (lire « Le baiser de la mort de l’Europe à l’Afrique »). De l’autre, l’accord sur le commerce des services, discrètement discuté à Genève par une cinquantaine de pays.

Imaginez un monde où les cantines scolaires appartiennent à des firmes telles que Coca-Cola ou McDonald’s ; un monde où des entreprises pakistanaises discutent avec leurs homologues paraguayennes le nombre de jours de congé qu’elles vous accordent dans l’année et le montant horaire de votre rémunération ; un monde où Hugo Chávez n’aurait pu devenir président du Venezuela qu’en acceptant de gouverner comme M. Anthony Blair.

Ce monde, on le rêve dans les salons de l’ambassade d’Australie à Genève, où se retrouvent, outre ceux de l’Union européenne, les représentants d’une cinquantaine de pays : Etats-Unis, Norvège, Canada, Australie, Japon, Taïwan, Mexique, Colombie, Chili, Turquie, Pakistan... Ces Etats, qui devraient être bientôt rejoints par le Brésil et la Chine, représentent plus de 70 % des échanges mondiaux de services. Ils négocient depuis février 2012 l’accord sur le commerce des services (ACS, ou TISA (1) selon l’acronyme anglais) qu’ils voudraient conclure d’ici à 2015.

Le 28 avril 2014, au moment où, avec la campagne pour les élections européennes, la résistance populaire au grand marché transatlantique (GMT) (2) montait en puissance, les émissaires se réunissaient pour faire avancer ce projet d’une ampleur sans précédent depuis l’enlisement des travaux de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’objectif n’est autre que de ranimer l’un des textes-phares de l’époque, l’Accord général sur le commerce des services (AGCS) ; mais, cette fois, en marge de l’institution, d’ailleurs sise à deux pas.

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