27.03.2015 - Comment Poutine peut gagner la guerre économique contre l’Ouest

Quels sont les objectifs de la guerre économique mondiale contre la Russie? L’Ouest débranchera-t-il la Russie du système bancaire SWIFT ? L’Europe et les USA imposeront-ils plus de sanctions contre la Russie ? Qu’est-ce qui arrive aux prix du pétrole ? Le président syrien Bashar al-Assad se rendra-t-il ? Ce sont les questions, parmi d’autres que Pravda.Ru a posées dans une interview avec Ron Holland, l’auteur de nombreux livres à succès.

Une année s’est écoulée depuis que les États-Unis ont déclenché la guerre économique contre la Russie. Quels objectifs étaient-ils visés et ont-ils été atteints ?

Je suggérerais que les objectifs ont été triples, mais en fait je daterais le début par la guerre des sanctions à partir du vendredi 30 août 2013. C’est à ce moment-là que le président Poutine a offert au dernier moment une alternative paisible pour arrêter l’opération militaire des États-Unis contre Bashar Al-Assad et la Syrie qui était en préparation. Étonnamment, les États-Unis ont annulé l’attaque et ont mis en mouvement une série d’événements contraires aux buts de l’administration des États-Unis. Je pense que tant la Russie que la Chine ont secrètement joué la carte des dettes du Trésor US pour protéger leurs États clients, la Syrie et l’Iran, de l’invasion imminente des États-Unis.

J’ai écrit dans mon éditorial de septembre à ce moment-là: «Est-ce que Poutine vient de jouer tranquillement la carte des dettes US ?» 

Ainsi l’invasion planifiée de la Syrie devait d’abord sécuriser le parcours terrestre pour construire le gazoduc Qatar–Turquie, conçu pour mettre fin à la dépendance européenne aux gaz et gazoducs russes. La seconde devait mettre des forces américaines à la frontière terrestre de l’Iran, après avoir sécurisé la Syrie pour faire augmenter la pression sur l’Iran et la faire céder aux demandes de Washington. La troisième raison était de fermer toutes les options de bases militaires potentielles pour la flotte russe, en mer Noire et en Méditerranée sur la côte syrienne, juste avant le mouvement prévu contre l’Ukraine et la Crimée, les deux étant planifiés pour forcer la flotte russe à se retirer en abandonnant ses bases, et sécuriser le transit de gaz et de pétrole par les oléoducs et les gazoducs de la mer Noire. 

Aucun de ces objectifs n’a été atteint.

Une autre défaite majeure était le plan de Washington et Londres pour forcer la Russie à quitter SWIFT, le système international de transactions financières, car cette entité est le moyen pour les banques de transférer des fonds. Mais le lundi 9 mars, SWIFT n’a pas exclu la Russie, mais au contraire lui a offert un siège dans le conseil d’administration.

Ceci dit, ce n’était pas parce que SWIFT essayait d’être intègre, mais parce que cette entité contrôlée par l’Occident est maintenant confrontée à la concurrence du CIPS, le nouveau système de paiement international chinois, que la Russie à planifié de rejoindre. Ceci offrira une nouvelle option permettant aux banques mondiales de communiquer et de transférer les fonds qui ne dépendent pas de la bonne volonté ou de la négligence des politiciens américains.

Ainsi, bien que la Russie se soit bien tirée de la plupart des sanctions et des menaces jusqu’à présent, elle a souffert de coûts financiers importants pour avoir résisté aux États-Unis, notamment la manipulation à la baisse des prix du pétrole entraînant une guerre des devises.


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