09.05.2018 - «Tôt ou tard, il y aura une nouvelle crise financière»

L’interview a été publiée le 17 avril 2018 par The Hindu, un des deux principaux quotidiens de langue anglaise en Inde [1]. Il est diffusé à plus d’un million d’exemplaires [2].

Ce sont les régulateurs, les gouvernements qui sont responsables, déclare Éric Toussaint du Comité pour l’annulation des dettes illégitimes.

Les récentes bulles apparues sur les marchés boursiers et financiers annoncent une crise financière imminente, qui serait probablement plus forte et plus dangereuse que par le passé, selon Éric Toussaint, historien, politologue et porte-parole du Comité pour l’annulation des dettes illégitimes (CADTM).

Dans une interview donnée à The Hindu, Mr Toussaint, qui était récemment au Sri Lanka pour un séminaire régional sur la dette, a parlé des risques des banques qui s’engagent dans des activités spéculatives.

Accusant les autorités de contrôle d’être « très indulgentes » envers les banques, il a déclaré que les gouvernements et les autorités de contrôle sont censés moraliser le système bancaire, séparer les banques commerciales des banques d’affaires, mettre fin aux salaires et bonus exorbitants et finalement financer l’économie réelle. « Au lieu de quoi … tout ce que l’on a eu est une longue liste de détournements qui ont été mis en lumière par une série de faillites bancaires et de grosses arnaques. »

Le CADTM est un réseau international d’activistes travaillant à l’annulation des dettes illégitimes. Son secrétariat international est basé en Belgique et au Maroc, le réseau est présent dans plus de 30 pays répartis sur 4 continents. Ses activistes travaillent à développer des alternatives pour aider les communautés à s’attaquer à l’accumulation de dette, avec une attention particulière pour le Sud global. Bancocratie, le livre de Mr Toussaint publié en 2015 en Inde [3], attire l’attention générale par son analyse du rôle des banques et des gouvernements dans l’augmentation des dettes publiques.

Aujourd’hui, il met en garde contre une « nouvelle crise », conséquence d’une série d’erreurs d’appréciation en politique ces dernières années.

Les banques centrales – la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne, la Banque d’Angleterre, la Banque du Japon – ont mis en place une politique d’Assouplissement Quantitatif (Quantitative Easing) en injectant beaucoup de liquidités dans les banques et en achetant des produits « très toxiques », telles que des créances hypothécaires titrisées et des titres adossés à des actifs (Mortgage Backed Securities, Asset Backed Securities).

Alors que les banques centrales achetaient de tels produits, donnant aux banques « beaucoup d’argent » en contrepartie, les banques ne l’ont pas prêté à des producteurs ou aux ménages. À la place, elles l’ont utilisé pour d’autres activités spéculatives menant à une « nouvelle bulle » sur les marchés boursiers, depuis environ quatre ans.

« Il est absolument évident que la capitalisation boursière est totalement exagérée, qu’elle ne correspond pas à la valeur réelle des actifs des grosses corporations. Tôt ou tard, il y aura une nouvelle crise financière », dit-il.

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