25.04.2018 - 25 avril 1849 : Incendie du Parlement de Montréal

Capitale du Canada-Uni depuis 1843, Montréal abrite le siège du gouvernement. Le Parlement se situe alors sur l’actuelle Place d’Youville, dans le Vieux-Montréal. Lord Elgin, gouverneur du Canada-Uni, vient de donner son accord à la proposition des députés pour indemniser les habitants du Bas-Canada ayant subi des pertes matérielles lors des rébellions de 1837-1838.

Certains que cela confirme la domination politique des Canadiens français, les anglophones voient rouge ! À l’initiative du journal The Gazette, une manifestation est organisée le 25 avril 1849 sur le Champ-de-Mars. Réunissant plus de 1 500 personnes, le « cortège » gagne finalement le Parlement. On assiste alors à des jets de pierres sur le bâtiment et d’œufs pourris sur les députés… Puis l’incendie se déclare soudainement. Il détruira totalement l’édifice. Sur 25 000 livres, archives et documents, seuls 200 seront sauvés des flammes. L’historien François-Xavier Garneau parle de notre « désastre d’Alexandrie », faisant référence à la disparition de l’antique bibliothèque d’Alexandrie, en Égypte.

En 2011, des fouilles archéologiques importantes ont permis de trouver nombre de vestiges liés à cet événement.

La colère des incendiaires

Les excès de colère qui mèneront à l’incendie du Parlement sont dus à des circonstances bien particulières. D’abord, après avoir instauré le Canada Corn Act (Loi sur les céréales) en 1843 qui garantissait sur les marchés britanniques un tarif favorable à la farine et au blé canadien, l’Angleterre met fin à sa politique protectionniste en 1846, résultat de l’effervescence économique en Europe. La réaction de la classe marchande de Montréal (presque exclusivement britannique) est forte et négative : on craint l’abandon de l’Angleterre et l'on propose même l’annexion aux États-Unis. Le parti de la classe marchande montréalaise, les Tories, favorise des liens étroits avec la couronne britannique. Depuis la Conquête, le pouvoir politique était exercé par le gouverneur général et le conseil exécutif, où les Tories sont bien présents. Forts des liens étroits qu’ils entretenaient avec ce dernier, plusieurs Tories s’y voyaient nommés. L’avènement de l’Acte d’Union en 1840 et de la responsabilité ministérielle en 1848 brisent cette suprématie. L’alliance entre les réformistes du Haut-Canada et ceux du Bas-Canada les a mis en minorité. Plus encore, les décisions et les lois votées et adoptées à la chambre d’assemblée n’auront plus à recevoir l’assentiment du gouverneur pour entrer en vigueur.

Lorsque le gouverneur du Canada-Uni, lord Elgin, donne son accord au projet de loi d’indemnisation, il met bien malgré lui le feu aux poudres. Ce projet de loi d’indemnisation visait à indemniser les habitants du Bas-Canada ayant subi des pertes matérielles lors des rébellions de 1837-38. Il s’agit d’une loi qui s'inspire d'une mesure semblable votée au Haut-Canada et elle se fonde sur un rapport de réclamations approuvé en principe en 1846. La Fontaine voit en ce projet un moyen symbolique de panser les blessures de la rébellion et de reconnaître les droits des Canadiens français à l’égalité dans les deux Canadas. Déjà échaudés, les Tories voient l’acceptation de ce projet de loi comme une confirmation de la domination politique des Canadiens français. Tout cela est, pour eux, intolérable.

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