Selon de nouvelles révélations de Libération sur le financement par Lafarge du groupe Etat islamique en Syrie, pour maintenir une usine sur place, les autorités françaises étaient informées sur les transactions entre le cimentier et les terroristes.
Le journal Libération a pu avoir accès aux procès-verbaux de l'audition du directeur de la sûreté du cimentier Lafarge, Jean-Claude Veillard, le 12 avril, par la juge d’instruction parisienne, Charlotte Bilger. Jean-Claude Veillard fait partie des six dirigeants du cimentier mis en examen pour avoir versé d’importantes sommes d’argent, entre 2012 et 2014, à plusieurs groupes armés en Syrie, dont l’Etat islamique, dans le but de poursuivre l’activité d'une cimenterie en zone de guerre. Jean-Claude Veillard a fourni aux enquêteurs des éléments selon lesquels il a rencontré à 33 reprises les différents services de renseignement extérieur, la Direction du renseignement militaire (DRM), la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), entre 2012 et 2014.
«Je ne faisais aucun tri dans les informations que je donnais aux services des renseignements», a notamment déclaré Jean-Claude Veillard, n'hésitant pas à ajouter : «Au cours des réunions, j’ai donné toutes les informations.» Ces renseignements auraient donc permis au plus haut niveau de l’Etat français d'être renseigné sur le financement de factions armées en Syrie par le cimentier français. Dans le détail, selon les déclarations du directeur de la sûreté, l’Elysée et le Quai d’Orsay participaient à des discussions stratégiques sur l’envoi de soldats dans l’usine. Mais pas seulement.
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