07.04.2018 - L’enfer des enfants esclaves dans les plantations de cacao

Le nombre exact est inconnu. On estime qu’un million d’enfants sont exploités dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire. Parmi eux, certains sont vendus et déplacés en fonction des intérêts économiques d’une mafia frontalière sans scrupules. Les industriels du chocolat achetant leur cacao dans le pays tardent à vérifier les conditions de travail de leurs fournisseurs.

Enfants esclaves

En 2011, le journaliste Miki Mistrati avait réalisé un documentaire édifiant sur l’esclavage d’enfants ayant cours dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire. Filmées en caméra cachée, des images montrent l’enfer que vivent des centaines de milliers d’enfants dans les plantations. Ils sont parfois kidnappés dans leurs villages pour être revendus aux exploitants de Côte d’Ivoire.

« On voit tous les jours des enfants partir de la gare routière », témoigne Idrissa Kanté, Secrétaire général du syndicat des chauffeurs de bus de Cissako au Mali. « Les trafiquants transportent entre deux et quinze enfants par voyage », précise un chauffeur d’autocar qui conduit les enfants maliens jusqu’à Korhogo, dans le nord de la Côte d’Ivoire. « Là-bas, ils disposent d’un lieu où les enfants sont retenus avant d’être vendus aux fermiers », explique-t-il.

Ces enfants ont généralement entre 12 et 14 ans. Parfois vendus par leurs parents, parfois enlevés, chaque enfant coûte 230 euros. Selon Miki Mistrati, « le prix est négociable ». Cette somme sert surtout à payer une partie du « voyage » de l’enfant sur la plantation de cacao. Pour le bureau d’Interpol à Abidjan, ces enfants viennent de plusieurs pays : Mali, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Togo et Bénin. Sur place, ils n’ont, de tout évidence, pas de salaire.

« Si on est lent, si on refuse de travailler, on est battu », témoigne Zanga Traoré, ancien enfant esclave.

Un cri d’alerte en 2011, 2015, 2016…

Malheureusement, les choses tardent à s’améliorer depuis la diffusion de ce documentaire. Le cabinet américain Hagens Berman a déposé trois plaintes collectives, demandées par des citoyens et ONG, pour traite et travail forcé des enfants contre les groupes Nestlé (4,478 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2016), Mars (plus de 2 milliards d’euros de CA) et Hershey’s (5 milliards d’euros de CA). La première réaction des multinationales ? Tenter de faire échouer la plainte, heureusement sans succès. Pointées du doigt, les entreprises s’étaient regroupées. ICI, organisation créée par l’industrie du chocolat, a extirpé avec difficulté 4 000 enfants de la traite et l’exploitation auquel ils étaient soumis entre 2012 et 2014. 4 000 sur 1 million. Une goutte d’eau. Nestlé, tâché de nombreux scandales, fait maintenant l’objet d’une campagne de boycott.

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