25.03.2015 - USA: les compagnies pétrolières acculées par la baisse des cours

New York - Les compagnies pétrolières américaines, notamment celles qui produisent des hydrocarbures de schiste, se retrouvent acculées par la baisse des prix de l'or noir qui les pousse à la faillite ou à un endettement massif.

Le secteur de l'énergie est maintenant celui qui rassemble le taux le plus important d'obligations à fort rendement, ou obligations pourries (junk bonds), qui contraignent leurs émetteurs à payer des intérêts très élevés.

La valeur de ces obligations pourries émises par le secteur de l'énergie américain a bondi de 30 milliards de dollars sur les trois premiers mois de 2015 pour atteindre 247 milliards de dollars, selon des chiffres communiqués par l'agence de notation Fitch.

Le producteur de pétrole de schiste Quicksilver Resources a, lui, dû se résoudre à placer le 17 mars ses activités aux Etats-Unis sous la protection de la loi américaine sur les faillites après avoir manqué une échéance sur le paiement de sa dette. Le 3 mars, un autre groupe, Cal Dive International, qui installe pipelines et plate-formes offshore a dû faire de même.

Le baril de pétrole de la variété West Texas Intermediate (WTI) qui fait référence aux Etats-Unis, a baissé de 60% en neuf mois pour tomber cette semaine à 45 dollars et cette chute affecte surtout les petites compagnies pétrolières.

Il s'agit définitivement d'un environnement difficile pour les compagnies de second rang qui ont de la peine à faire des affaires, souligne Mark Sadeghian, un des responsables du secteur énergie chez Fitch. Elles doivent payer plus cher pour s'endetter, souligne-t-il et faire face à leurs obligations financières.

- Baisse vertigineuse -

Mais la plupart des analystes ne prévoient pas une avalanche de faillites sur les prochains mois, à moins que les prix du pétrole ne poursuivent leur baisse vertigineuse. Il faudrait que les prix du pétrole restent bas pendant plus longtemps pour voir un raz-de-marée de faillites, estime David Pursell, directeur chez Tudor, Pickering Holt, une banque d'investissement spécialisée dans l'énergie à Houston (Texas).

Le paradoxe est que, pour survivre, ces compagnies n'ont d'autre choix que de produire plus, ce qui augmente l'offre et contribue à faire baisser encore davantage les prix.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a souligné récemment que les prix du pétrole pourraient rester encore très volatils et que la production américaine ne montre pas vraiment jusqu'ici de signe de ralentissement.

Les compagnies tentent de garder un niveau de liquidités important pour faire face à leurs échéances mais n'ont souvent d'autre choix que de s'endetter. Elles s'achètent en gros la possibilité de survivre pour se battre encore un jour, constate David Pursell.

 

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