25.03.2015 - Grèves étudiantes : les contradictions des médias

Les grands médias, déjà affairés depuis des mois à vendre les mesures d’austérité, ne prennent aucune chance en tirant à boulets verts sur les carrés rouges. Question d’empêcher que la grève étudiante de 2015 ne serve à nouveau de bougie d’allumage à un autre printemps mouvementé.

Il est d’ailleurs risible de voir plusieurs commentateurs politiques avoir le culot de discréditer la grève de 2015 par rapport à celle de 2012, en termes de crédibilité des revendications ou des leaders étudiants. Surtout quand on sait que les grands médias, dont la couverture médiatique en 2012 fut jugée biaisée par au moins deux études, ont alors tiré à la fois sur le message et les messagers.

« Il est vrai qu’il n’existe aucun ‘‘droit de grève’’ des usagers de l’université. Légalement, impossible de nier le droit de suivre des cours à un étudiant », affirme Yves Boisvert de La Presse.

« Légalement ». Le mot est sensé tuer toute réflexion. « La loi, c’est la loi ». Comme si les lois actuelles étaient imperfectibles.

« Légalement » « Il est vrai qu’il n’existe aucun ‘‘droit de grève’’ des usagers de l’université. »

Ben oui… Comme il est aussi vrai qu’il n’existait aucun droit de vote pour les femmes, il y a moins d’un siècle, et que cette discrimination s’effectuait « légalement ».

Les étudiants collégiaux et universitaires seraient-ils des citoyens de seconde classe ? On parle pourtant des contribuables de demain. Tous contribuent déjà à l’assiette fiscale en payant des taxes.

Quant au « Légalement, impossible de nier le droit de suivre des cours à un étudiant », le temps a aussi démontré à quel point certains carrés verts faisaient de bien piètres « victimes de la grève » de 2012, après avoir obtenu des injonctions pour assister à des cours, qu’ils ont finalement abandonnés.

Beau gaspillage de fonds publics que cette judiciarisation du conflit étudiant.

Boisvert incite également les étudiants carrés verts à se mobiliser contre la grève, car il estime que la judiciarisation du conflit a ses limites, même s’il l’appuie : « On aura beau obtenir des injonctions, on n’ira pas tenir des cours d’anthropologie à l’UQAM sous surveillance policière… »

Effectivement, Yves. Pas besoin d’appeler la police, ou même l’armée, pour permettre la tenue de cours d’anthropologie à l’UQAM, puisque l’anthropologie n’est pas enseignée dans cette université…

Autre appui aux carrés verts et à la judiciarisation du conflit, celui de Dominic Maurais.

Sur son blogue du Journal de Québec, cet animateur radio super « démocrate », qui a adoré entendre le maire Tremblay parler de sortir les « terroristes » de Greenpeace par la fenêtre de son bureau, tout en demandant aux gouvernements de les expulser du Canada, se permet de donner des leçons de démocratie aux associations étudiantes et aux « extrémistes-gauchistes » appuyant les mandats de grève qu’il juge illégitimes, même s’ils furent pourtant dûment votés dans les assemblées.

 

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