10.03.2018 - A qui profite le maintien de Gaza au bord d’une catastrophe humanitaire?

Les Palestiniens de la ville de Rafah au sud de Gaza reçoivent, le 23 janvier 2017, leurs rations mensuelles de nourriture dans un centre de distribution de l’UNRWA. (Abed Rahim Khatib/Flash90)

« La Bande de Gaza est au bord d’une crise humanitaire. » Vous avez déjà entendu ça ? On nous parle de l’effondrement imminent à Gaza de l’eau potable, des eaux usées, de la santé et des installations électriques depuis l’éclatement de la Seconde Intifada, il y a 18 ans.

Dans leur livre « La Condition de l’État unique », Ariella Azoulay et Adi Ophir essaient de répondre à la question : « Quel est l’intérêt d’Israël à maintenir Gaza au bord de l’effondrement ? »

Leur réponse demeure valable quinze ans plus tard : c’est de maintenir les Palestiniens perpétuellement au point  de non retour, donnant ainsi la preuve de la victoire décisive d’Israël. Les Palestiniens ne peuvent pas considérer leurs existences comme une évidence légitime, car Israël peut prendre leurs vies n’importe quand. C’est la base du rapport de domination d’Israël sur les Palestiniens.

Dans leur livre « La Condition de l’État unique », Ariella Azoulay et Adi Ophir essaient de répondre à la question : quel est l’intérêt a d’Israël à maintenir Gaza au bord de l’effondrement ?

Mais si cette réponse est juste, elle n’est pourtant pas suffisante. Il y a aussi une réponse économique: Tant que Gaza demeure au bord de l’effondrement, les donateurs internationaux maintiennent le flux d’argent de l’aide humanitaire. Si la crise prenait fin et si le siège était levé, on peut être presque sûrs que les donateurs internationaux changeraient de type d’aide concentrerait à nouveau leur subsides au développement de l’économie gazaouie (comme cela s’est passé de 1994 à 2000, jusqu’au déclenchement de la Seconde Intifada).

Ce type d’aide entrerait vraisemblablement en concurrence avec certaines branches des sociétés israéliennes et menacerait donc l’économie israélienne. Maintenir Gaza au bord de l’effondrement assujettit l’arrivée de l’argent de l’aide humanitaire internationale exactement là où il sert les intérêts d’Israël.

Compte tenu de la force croissante de la droite populiste, qui représente les Palestiniens comme des ennemis absolus de l’État d’Israël, nous devons nous demander pourquoi le gouvernement israélien a refusé la deuxième opportunité qu’il a eue de sortir de la situation « limite » – précipiter une crise humanitaire encore pire et provoquer des décès en masse à Gaza et plus généralement dans les territoires occupés. Malgré sa haine nationale toujours plus profonde envers les Palestiniens, le gouvernement israélien a clairement fait ce qu’il fallait pour prévenir ce genre de scénario, autorisant la livraison d’urgence de médicaments et de machines de désalinisation (financées internationalement) pour empêcher des décès en masse à Gaza. Mais pourquoi ?

En dépit des nombreuses protestations du côté palestinien, les Accords de Paris signés en 1994 constituent toujours le cadre des principaux accords économiques entre Israël et l’Autorité Palestinienne, y compris la Bande de Gaza. Israël contrôle le système douanier et il n’y a donc pas de droits de douane sur les produits importés d’Israël vers les territoires occupés, tandis qu’il y en a sur les produits importés de l’étranger.

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