21.03.2015 - Grande-Bretagne : la police des polices enquête sur les abus sexuels sur des mineurs par des politiciens

Destruction de preuves, vol de dossiers, relaxe d'un suspect sans poursuite, interventions de haut niveau dans des enquêtes ou abus par des policiers… Scotland Yard est sur la sellette pour sa collusion avec les membres des cercles politiques incriminés.

Correspondant à Londres

Au bout d'une enquête de trois mois, la Metropolitan Police de Londres avait réuni suffisamment de preuves sur la participation du député libéral-démocrate Cyril Smith à des orgies sexuelles où étaient abusés de jeunes adolescents. Photos, vidéos, il ne manquait aucun élément quand l'élu fut interpellé en flagrant délit en 1981 à Londres. Mais à son arrivée au poste de police, ordre fut donné de relâcher le suspect.

Tous les inspecteurs ayant participé à l'opération furent convoqués et priés de remettre leurs carnets de notes, toutes les photos et preuves rassemblées, et reçurent l'ordre de n'en parler à personne au nom de l'Official Secrets Act, une loi sur la protection des secrets d'État. Cyril Smith est mort en 2010, anobli, sans avoir jamais été inquiété.

«Corruption à haut niveau particulièrement grave»

La police des polices a ouvert lundi une enquête sur quatorze cas de couverture d'agissements de politiciens ou responsables d'institutions publiques entre 1970 et 2005. Des fonctionnaires de la Metropolitan Police sont soupçonnés d'avoir «supprimé des preuves, ralenti ou interrompu des investigations, couvert des délits du fait de l'implication de membres du Parlement ou d'officiers de police», détaille la commission indépendante sur les plaintes à l'encontre de la police.

Les enquêtes sur les dysfonctionnements des forces de l'ordre face à des scandales de pédophilie se multiplient en Grande-Bretagne. Celle-ci est la plus vaste et concerne des participants particulièrement en vue. Elle comprend un volet concernant des accusations de viol d'un jeune garçon par des policiers eux-mêmes. Elle cherchera à remonter l'échelle des protections et ordres de couverture, sans doute parfois jusqu'aux gouvernements de l'époque. «Ces allégations concernent une corruption à haut niveau particulièrement grave», souligne Sarah Green, directrice ajointe de l'organisme en charge de l'enquête.

 

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