20.03.2015 - Fukushima, 4 longues années

Le 11 mars 2015, la centrale nucléaire dévastée soufflait ses 4 vilaines bougies, et alors que certains sont convaincus que tout danger est écarté, en creusant un peu, on découvre qu’il n’en est rien.

J’ai publié le premier article sur le sujet, le 12 mars 2011, à 8h29, évoquant le risque de fusion d’un ou de plusieurs réacteurs…le premier réacteur explosera à 8h53, un peu plus tard les 3 réacteurs étaient en fusion, et depuis, malgré tous les efforts de communication de l’exploitant et des lobbyistes nucléaires qui tentaient de faire croire que tout était réglé, la pollution radioactive continue inlassablement de se déverser dans l’eau, l’air, et la terre, sans qu’il soit possible d’inverser la situation.

À l’époque, quelques commentateurs, (dont un certain Kernkraft, me traitant par la même occasion de facho et d’autres joyeusetés), me reprochaient de « faire du catastrophisme », affirmant sans humour que le site le plus sûr à consulter pour avoir des infos fiables était celui de Tepco, et ajoutant que « le refroidissement ne semblait pas si désespéré  »…en déniant la possibilité d’explosion des cœurs des réacteurs.

On sait aujourd’hui l’étendue du mensonge que colportait l’exploitant, tentant de faire croire que tout était sous contrôle, alors que 3 réacteurs étaient déjà en fusion…et n’avouant la cruelle vérité que plusieurs mois après.

Fukushima ce sont aussi des chiffres : la tragédie nucléaire coutera au pays très cher : 36 milliards d’euros selon les autorités… 80 milliards selon deux professeurs d’économie environnementale (Masafumi Yokemoto et Kenichi Oshima) 80 milliardauxquels il faudra ajouter 36 milliards pour dédommager les victimes et plus de 15 milliards pour l’impact environnemental. lien

Au total, 131 milliards

Au passage, rappelons qu’il reste encore 53 familles vivant dans la zone évacuée, malgré une exposition externe qui peut dépasser les 50 mSv/an, soit parce que leurs conditions de vie comme évacués étaient trop difficiles, soit pour prendre soin du bétail qui est resté sur place, alors que la police leur demande régulièrement de partir. lien

Aujourd’hui, la situation continue de se dégrader, il n’est même plus question de s’inquiéter des fuites radioactives qui se multiplient, ni de l’eau polluée qui continue de s’accumuler dans les plus de 800 réservoirs, ni des milliers de sacs de terre souillée qui s’entassent sur des hectares, atteignant bientôt les 200 000 tonnes, ni des dizaines de milliers de japonais privés de leur habitation, installés dans des baraquements de fortune, dans des zones encore polluées pour longtemps, alors que l’état japonais les encourage à retourner dans leurs maisons…mais d’un fait récent : la base de la centrale nucléaire est sous l’eau.

En effet, on a appris le 13 mars dernier que, suite aux fortes pluies, le niveau des eaux souterraines est si élevé qu’il se trouve 4 mètres au dessus du niveau de la mer, ce qui signifie que la base du bâtiment nucléaire est noyée, et qu’il est donc impossible d’empêcher la pollution radioactive de se propager à toute la nappe phréatique, et de se déverser en continu dans la mer. lien

Le rapport de l’exploitant est à découvrir sur ce lien.

 

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