19.03.2015 - Paradoxe linguistique

Ce matin, en page 3 du quotidien métro figurait une publicité pour un centre d’éducation aux adultes, afin d’attirer des élèves pour des cours que j’appelle « d’anglicisation » le concept est assez simple : calqué sur les cours de francisation du Ministère de l’Éducation : on invite les gens à s’inscrire à un cours d’anglais langue seconde, en immersion totale pour une durée de 20 à 30 h hebdomadaires, soit le même horaire que les cours de francisation offerts aux immigrants allophones. Une excellente formation... pour 90 $ la session. De l’anglicisation des immigrants financée à même les fonds publics. Légal ? Évidemment. La loi 101 ne s’appliquant pas à l’éducation des adultes, qui offre pourtant une formation de niveau secondaire.

 

 

Juste sous le titre, on mentionne « d’apporter sa carte de résidence permanente » à lire cela, personne n’est dupe : la clientèle ciblée et recherchée n’en est pas une de Québécois natifs, mais de nouveaux arrivants. 

 

 

 

Quelques kilomètres plus loin, on a fermé il y a quelques mois les services de francisation dans deux centres d’éducation des adultes de la Commission scolaire de Montréal, soit le programme à temps plein de jour au Centre Tétreaultville, dans l’est de Montréal et le Programme de soir au Centre Saint-Paul, dans l’ouest de la ville, par manque de clientèle. Plusieurs enseignants de la relève en francisation des immigrants adultes ce sont réorientés : soit dans l’enseignement au primaire ou au préscolaire, la francisation des adultes n’étant pas un secteur d’avenir : chaque année, des classes sont fermées et les séances d’affectation du corps enseignant sont pénibles : de moins en moins de postes sont offerts en francisation des adultes, année après année. Pourtant, on ne manque pas de clientèle : dans les neuf premiers mois de 2014, 39 % de nos nouveaux arrivants ne parlaient pas français. (source : statistiques du MIDI) 

 

 

La réalité, c’est que la francisation des adultes immigrants n’est pas obligatoire, alors que les enfants et les jeunes sont intégrés de par la loi 101, les adultes fréquentent volontairement (ou pas !) les classes de francisation.

 

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