06.02.2018 - Trop de sexe sur vos écrans?

Le sexe dans les médias choque de moins en moins. Mais il y a un plafond de tolérance sociale à ne pas franchir, explique Alain Giguère, président chez CROP.

Alain Giguère est président de la maison de sondage CROP. Il signe à toutes les deux semaines un texte sur le site de L’actualité, où il nous parle de tendances société et d’opéra.

À la question « Est-ce que ça vous scandalise de voir des images de relations sexuelles dans les médias ? », 50 % des Canadiens disent que oui — 46 % au Québec et 51 % au Canada anglais.

 

Les marques intègrent de plus en plus des attributs et des représentations à caractère sexuel dans leurs communications et leurs positionnements. On vend une dimension sexy, érotique, désirable des marques et des produits proposés (dans les vêtements et les accessoires, particulièrement). On rend ces derniers sexys dans la perception des consommateurs, ce qui en accentue l’attrait. La télévision, le cinéma et les vidéos de musique, notamment, ont aussi suivi cette tendance dans leurs narratifs.

 

Plusieurs analystes en sont même venus à parler d’hypersexualisation, accusant les médias d’être responsables du développement précoce, voire prématuré, de la sexualité chez les jeunes. Une perspective éthique certainement post-libération sexuelle, et un point de vue que partage une proportion importante de la population aujourd’hui.

 

Une société divisée à l’égard de l’hypersexualisation des contenus dans les médias

 

Chez CROP, nous utilisons depuis les années 90 une question se voulant un peu incisive, qui visait, selon nos hypothèses de l’époque, à suivre le déclin de la morale sexuelle traditionnelle.

 

Nous demandons aux gens s’ils sont en accord (ou non) avec l’énoncé suivant : « Ça me scandalise de voir tant d’articles et d’images de relations sexuelles au cinéma, dans les magazines et dans les livres. » (Nous sommes conscients que notre question des années 90 n’inclue pas tous les médias disponibles aujourd’hui, mais nous croyons pouvoir interpréter les résultats d’une façon plus générale, en englobant tout le contexte actuel des médias.)

 

En posant cette question, nous nous attendions à mesurer des majorités croissantes de gens en désaccord avec l’énoncé. À notre grande surprise, le déclin que nous avions prévue ne s’est réalisée que récemment.

 

Malgré tout, une personne sur deux au pays (50 %) est toujours en accord avec une affirmation aussi cassante, ce qui est considérable (être scandalisé est quand même très fort comme expression). Même au Québec, la province souvent la plus permissive au pays, on dénombre 46 % de gens en accord avec l’énoncé, pour 51 % dans le reste du pays. Une différence qui n’est pas si grande. L’Atlantique constitue la région la plus sensible à cet égard avec 58 % de gens en accord. Les autres provinces et régions se situent dans la moyenne nationale.

 

Les jeunes plus permissifs, les aînés plus pudiques

 

L’âge est certainement le facteur le plus décisif; c’est sur cette variable que l’on enregistre les plus grands écarts. Si 50 % des gens au pays sont en accord avec l’énoncé présenté plus haut, on passe de 43 % chez les 18-24 ans à 62 % chez les 65 ans et plus (de 43 % à 53 % au Québec). On peut ne pas s’étonner d’un tel appui chez les 65 ans et plus, mais un horizon de deux personnes sur cinq (43 %) chez les jeunes (18-24 ans) est quand même très élevé (encore une fois, pour une question aussi cassante) !

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Commentaires   

 
0 #1 Louis-Philippe 06-02-2018 19:49
Le sexe est banalisé à l'extrême de nos jours dans les médias.
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