21.02.2015 - Un premier décompte d'itinérants

À l’instar de plusieurs autres grandes métropoles du Canada et du monde, Montréal procédera à un premier dénombrement des personnes itinérantes sur son territoire le 24 mars prochain. Plus de 600 bénévoles et des dizaines de travailleurs de rue quadrilleront coins de rue, refuges et souterrains en soirée afin de tracer le portrait le plus fidèle de l’itinérance dans la métropole.

« Bonjour Monsieur, êtes-vous en situation d’itinérance ? » À leur grande surprise, bien des Montréalais pourraient se faire aborder ainsi le 24 mars par les centaines de bénévoles du YMCA, qui seront à l’affût toute la soirée et une partie de la nuit pour traquer une réalité urbaine dont on tarde à saisir l’ampleur et le visage exact.

Des centaines de personnes seront notamment postées au coin des rues pour interpeller les passants et savoir s’ils disposent d’un toit où passer la nuit. En cas de réponse positive, les personnes seront questionnées sur la fréquence de leurs « expériences » d’itinérance, leur situation économique ainsi que leur profil personnel.

Méthode éprouvée

Si la méthode peut surprendre, elle n’en reste pas moins la façon éprouvée de mesurer ce phénomène urbain difficilement quantifiable, et néanmoins très visible dans les métropoles. Plusieurs autres villes canadiennes comme Vancouver, Calgary, Ottawa usent de cette méthode bénévole depuis plusieurs années, avec des résultats probants. La Ville de New York fait appel chaque année à quelque 3000 bénévoles pour mener un tel blitz.

« Il y a beaucoup de gens sur la rue qu’on ne soupçonnerait jamais être en situation d’itinérance. Mais c’est pourtant le cas pour des personnes qui arrivent à la fin du mois et qui sont arrivées au bout de leur chèque d’aide sociale. C’est pourquoi toutes les personnes croisées se feront poser la question », explique James McGregor, expert du Centre de recherche en santé mentale de l’Institut Douglas et cogestionnaire de ce projet, mené en tandem avec le YMCA, Convercité et divers refuges, à la demande de la Ville de Montréal.

« Les chiffres que l’on utilise datent d’il y a 20 ans et se fondent sur une méthodologie de la fréquentation annuelle des refuges. Aujourd’hui, ces nouvelles méthodologies préconisent un décompte ponctuel, doublé d’enquêtes qui permettent de dresser le profil précis des personnes en situation d’itinérance. Ces enquêtes nous aident à savoir si les services existants répondent aux besoins réels », ajoute M. McGregor.

Ce grand coup de sonde est la première mesure concrète découlant du Plan d’action montréalais en itinérance, annoncé l’automne dernier par l’administration du maire Denis Coderre. Les plus récents portraits de l’itinérance, qui datent de 1995, évaluent à entre 20 000 et 25 000 le nombre de sans-abri dans la métropole.

 

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