30.01.2018 - Trump s’en prend au Pakistan

Henry Kissinger faisait remarquer, à juste titre, qu’il est souvent plus dangereux d’être un allié des États-Unis que son ennemi. La dernière victime de ce triste truisme est le Pakistan, un allié loyal des États-Unis depuis l’aube de notre ère.

La haine viscérale du président Donald Trump à l’égard des musulmans (peu importe de quel genre, pourquoi et où) a éclaté cette semaine lorsqu’il a ordonné l’interruption brutale des 900 millions de dollars d’aide américaine au Pakistan. Trump a accusé le Pakistan de mentir et de tromper les États-Unis en offrant un refuge sûr aux forces de résistance afghanes talibanes (« des terroristes » en américain) qui combattent les forces d’occupation américaines.

Frustrés et déçus en Afghanistan, les généraux impériaux américains, les bureaucrates du Pentagone et les politiciens essayent de rejeter la faute sur tous ceux qu’ils peuvent trouver, le Pakistan étant le premier sur la liste. Vient ensuite le tristement célèbre réseau Haqqani, qui est accusé de la plupart des échecs militaires américains en Afghanistan, bien que son rôle actif dans les combats soit modeste. Je connaissais son fondateur, le vieux Haqqani. Dans les années 1980, il était la tête de proue dans les initiatives menées par la CIA et le Pakistan pour chasser les Soviétiques d’Afghanistan.

Pourquoi Washington a-t-il accordé des milliards de dollars d’aide au Pakistan ? En 2001, Washington a décidé d’envahir l’Afghanistan pour déraciner ou détruire le mouvement de résistance pachtoune, les talibans, accusé à tort des attentats du 11 septembre 2001 contre New York et Washington. Les guerriers d’origine ethnique pachtoune que le président Reagan saluait  comme des « combattants de la liberté »sont alors devenu des « terroristes » quand l’Occident a voulu occuper l’Afghanistan.

Mais envahir l’Afghanistan, un pays enclavé, est une entreprise impressionnante. Les troupes américaines devaient être ravitaillées par le port principal du Pakistan, Karachi, puis remonter les routes tortueuses des montagnes et traverser le col de Khyber en Afghanistan. L’énorme quantité de fournitures logistiques requises par les troupes américaines n’a pas pu être couverte par l’approvisionnement aérien. Il en coûte 400 $ le baril pour un gallon d’essence livré aux troupes américaines en Afghanistan, et jusqu’ à 600 000 $ par sortie pour garder un seul avion de combat américain au-dessus de l’Afghanistan. Sans une couverture aérienne 24h / 24 et 7 j/ 7, la force d’occupation américaine aurait été rapidement vaincue.

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