Damon Gameau, réalisateur du film Sugarland, a décidé de s’alimenter pendant deux mois comme « un Australien moyen », à savoir de consommer 160 grammes de sucre par jour.Sans augmenter son apport calorique total, il fait évoluer son alimentation vers des produits plus industriels : céréales, pain de mie, plats préparés… mais pas de produits aux sucres ajoutés (confiseries, gâteaux…). Conséquence : il a développé une stéatose hépatique, un diabète de type 2 précoce, pris 8 kg et 11 cm de tour de taille. Sans compter des troubles de l’humeur, de la fatigue. Non sans humour, son documentaire dénonce l’omniprésence du sucre et ses effets sur la santé, arguments scientifiques à la clé – tout comme l’Américain Morgan Spurlock l’avait fait pour le fast-food dans Super Size Me (2004).
La question est de savoir si le sucre peut agir comme une drogue. Son action se fait à deux niveaux. Tout d’abord, le goût sucré est agréable. Lors de l’ingestion, les récepteurs situés dans la bouche se connectent à des neurones dopaminergiques. Ce circuit de la récompense est activé en une fraction de seconde. « On parle là d’un stimulus sensoriel, mais pas encore d’une drogue », explique le chercheur Serge Ahmed (CNRS, université de Bordeaux).
Lire la suite sur lemonde.fr