30.01.2018 - Québec — Dans la peau d'une suppléante : insolences, indiscipline, violences

Extraits du récit d’une suppléante pendant un mois paru dans le Journal de Montréal.

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Le cours commencera avec du retard, jusqu’à mon arrivée à la hâte.

Dans le gymnase, une dizaine d’élèves de 6e année surexcités se chamaillent avec des ballons de basketball. Bref, la tempête semble s’être invitée à l’intérieur des murs de l’école.

Cette première journée donnera le ton au reste de mon expérience.

Sans diplôme en enseignement, mais détenant un baccalauréat, je fais des remplacements dans sept écoles primaires et deux secondaires à la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord (CSRDN), dans les Laurentides.

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Semaine 1

Menaces d’une fillette

Les premiers remplacements sont désarmants. Il faut savoir décoder les élèves dès les premières minutes du cours tout en dissimulant son flagrant manque d’expérience.

Mais les étudiants y voient clair et en profitent pour se payer du bon temps au dépit des suppléants.

En moins d’une demi-heure, un élève colérique et turbulent, qui s’en prend aux autres enfants, me pousse à bout. Je n’ai pas le choix de le retirer de la classe pour quelques minutes. Il revient calme et souriant. C’est une première réussite.

Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas. Dans une classe de 5e année, des enfants se disputent pour des crayons, se lèvent sans raison, courent entre les bureaux et un refrain résonne en boucle dans toute la classe : « Je comprends pas et ça me tente pas, madame (sic) ».

Puis, une fillette de 10 ans m’assène le coup de grâce. Elle se vante d’avoir réussi à « faire mettre dehors un prof » qui ne l’aidait pas assez. « Je peux faire la même affaire avec vous », se targue l’élève avec fierté. Impossible de savoir si l’histoire est vraie. [...]

Semaine 2

La deuxième semaine débute avec une classe de 6e année en co-enseignement, ce qui signifie que deux groupes et deux enseignants de retrouvent dans le même local. Les élèves sont courtois, allumés et travaillants. Une journée de répit avant le pire remplacement de ma courte carrière.

Deux classes d’arts plastiques en 3e secondaire tournent au cauchemar : insolence, insultes de toutes sortes, non-respect des règles, refus d’obtempérer. Dès que j’ai le dos tourné, une élève fabrique un « pic » avec un couteau à lame rétractable et un outil de bois pour le travail sur argile. L’objet pointu pourrait blesser quelqu’un. « Touchez madame », lance-t-elle en me pointant de manière répétée avec son arme de fortune.


Devant mon air affolé, elle continue son geste en riant : « Ben voyons, je ne vous ferai pas mal, je ne vous blesserai pas ». Je réussis à lui retirer des mains, abasourdie.

La période est pénible, le local est un fouillis et les étudiants sont désorganisés. Trop occupée à « faire la police », quatre élèves profitent de mon inattention pour quitter la classe avant la fin du cours. Je tente de trouver de l’aide, mais il n’y aucun surveillant dans les corridors.

Je suis laissée à moi-même, ce qui ne sera pas la première fois. Selon le personnel et les étudiants, je fus la quatrième remplaçante depuis le début de l’année.

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