27.01.2018 - Le Forum économique mondial se réunit à Davos sur fond de crise et de guerre

Mardi, le Forum économique mondial (FEM) a ouvert ses portes dans la station alpine suisse de Davos. 3 000 dirigeants d'entreprise, décideurs politiques et célébrités se sont réunis, prétendument pour discuter du thème «Créer un avenir partagé dans un monde fracturé».

Le rassemblement est éclipsé par la fracturation accélérée de l'ordre capitaliste mondial, qui se manifeste par la montée d'inégalités sans précédent dans tous les pays, une forte montée de la guerre commerciale et la menace toujours plus immédiate d'une explosion de conflit armé, y compris nucléaire, entre les grandes puissances.

Les nantis de Davos, que paient 55 000$ chacun le droit d’entrée, est protégé par une petite armée de 4.000 soldats suisses, 1.000 policiers, et une zone d'exclusion aérienne. Les manifestations ont été interdites dans le village, sous prétexte de chutes de neige, mais des milliers de personnes ont manifesté mardi à Zurich, la capitale financière suisse, contre le FEM et, en particulier, la présence cette année du président américain Donald Trump. Les manifestants portaient des pancartes qui disaient: «Trump - Vous n'êtes pas le bienvenu», «Vous êtes une personne merdiquee» et «A bas le FEM».

Ce rassemblement de PDG milliardaires, de banquiers et de gestionnaires de fonds spéculatifs incarne la «fracture» sociale à laquelle les organisateurs de Davos prétendent s’adresser. Il commence à peine deux jours après que l’association Oxfam a publié son rapport annuel sur les inégalités, révélant le fait que 82 pour cent de la croissance mondiale des richesses en 2017 a été accaparé par le 1 pour cent le plus riche; la moitié inférieure de l'humanité, à savoir 3,8 milliards de personnes, n'en a rien eu du tout.

Trump, l’incarnation même de la crise, sera le premier président américain à assister au sommet mondial depuis l'an 2000. Il rencontrera les PDG mondiaux jeudi soir et présentera son programme «l’Amérique d’abord» au forum lors de sa dernière session vendredi.

Trump vient d'imposer aux Chinois et Sud-coréens des taxes à l'importation de 50 pourcent sur les machines à laver et de 30 pourcent sur les panneaux solaires, invoquant une loi obscure qui viserait à protéger les fabricants nationaux contre les «atteintes graves». Des responsables américains ont déclaré que Trump réalisait ses promesses de campagne pour protéger les «travailleurs américains». En réalité, même l'industrie solaire prévoit que son effet net sera la perte de plus de 23.000 emplois.

Le ministère chinois du Commerce a exprimé son «fort mécontentement» et a averti que la Chine «défendra résolument ses intérêts légitimes». Il y a de plus en plus de rumeurs selon lesquelles Trump pourrait en rajouter avec des mesures protectionnistes plus conséquentes visant l'acier et l'aluminium, déclenchant ainsi une guerre commerciale à grande échelle aux conséquences imprévisibles pour l'économie mondiale.

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a prononcé le discours d'ouverture devant le FEM pour avertir que «Les forces de protectionnisme se dressent contre la mondialisation. C'est comme si le contraire de la mondialisation se produisait.»

Ll était évident que, sans nommer Trump, Modi dirigeait ses remarques principalement contre l'administration américaine. « L'impact négatif d'un tel état d'esprit ne peut être considéré comme moins dangereux que le changement climatique ou le terrorisme », a-t-il déclaré.

On a beaucoup parlé de la prétendue contradiction entre le nationalisme économique de Trump et la prétendue idéologie mondialiste de Davos, sur fond de prédictions d'une confrontation entre le président américain et ses homologues européens, notamment la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron.

En réalité, Merkel et Macron auront quitté Davos avant même que Trump n'arrive. De plus, leurs gouvernements poursuivent également des intérêts nationaux alors que s'effondre le système de relations commerciales mis en place après la Deuxième Guerre mondiale sous l'égide de la domination incontestée de l'impérialisme américain.

La source de cette rupture ne se trouve pas dans les diatribes démagogiques de Donald Trump, mais dans les contradictions insolubles du système capitaliste, où chaque pays mène une lutte impitoyable contre tous les autres pour les profits et les parts de marchés. Cela crée le même genre de tensions et de conflits qui ont ouvert la voie à la Seconde Guerre mondiale.

Le Wall Street Journal et CNN ont publié mardi des interviews avec des chefs d'entreprises et PDG financiers à Davos faisant l'éloge de Trump pour ses récentes réductions d'impôt sur les sociétés et les riches et pour sa déréglementation sans précédent des activités des entreprises.

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