22.02.2015 - L'imposture de Québec solidaire

Québec solidaire est tout compte fait un parti parfaitement légitime: issu d'une tradition de gauche bien assumée, nullement le jouet d'une centrale syndicale ou d'un pouvoir occulte. Bien sûr son programme est fait sur mesure pour sa clientèle du Plateau Mont-Royal, mais son audience dans les syndicats et les groupes communautaires est telle que son message est désormais entendu partout au Québec.

Québec Solidaire a en outre parfaitement le droit de se dire souverainiste. Aucun parti ne détient le monopole de l'amour de la patrie. Cette posture est cependant inhabituelle : de la fondation du Parti communiste canadien en 1919 aux groupes marxistes des années 1970, en passant par le NPD de Thérèse Casgrain ou de Robert Cliche, la gauche s'est toujours déclarée fédéraliste et pour la défense les travailleurs d'un océan à l'autre. Plusieurs partis se disent d'ailleurs fédéralistes. Pourquoi en irait-il autrement de la souveraineté ? C'est pourtant là que réside le problème essentiel de QS.

La souveraineté n'est pas une simple posture idéologique. Québec Solidaire se désigne dans sa plateforme comme « écologiste, progressiste, démocrate, féministe, altermondialiste, pluraliste... et souverainiste. » Or, si on peut être féministe, écologiste ou socialiste en défendant au jour le jour des positions précises et en se montrant vigilant sur certains dossiers, il ne peut en être de même pour la souveraineté du Québec. La souveraineté n'est pas une position, mais un objectif. Il ne s'agit pas d'une attitude, mais d'une quête : une authentique révolution qui requiert de lui concéder le reste de sa plateforme. En termes de compétences scolaires, le féminisme ou l'écologisme relèveraient du « savoir-être » : à appuyer ou à refuser des mesures en fonction de convictions afin d'améliorer et de réformer la société. On pense à augmenter le nombre de logements sociaux, à favoriser les femmes à l'embauche ou à réduire notre dépendance au pétrole par exemple. La souveraineté transgresse le paradigme de l'État canadien. C'est un « savoir-faire » partant du principe qu'il est inutile d'améliorer le régime actuel et qu'il faut d'abord se consacrer, de manière concertée, à transformer l'État et à faire triompher la souveraineté du Québec.

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