Sitôt adoptée, sitôt critiquée. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les dispositions du projet de loi 62 sur la neutralité religieuse de l’État fassent réagir, y compris dans les milieux religieux.
Le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) a qualifié de «discriminatoire» le texte adopté le 18 octobre.
«La décision prise aujourd’hui par l’Assemblée nationale du Québec, à l’approche de la prochaine campagne électorale provinciale, se résume à une politique identitaire déplorable. En déposant cette loi discriminatoire, le gouvernement du Québec met en place un programme politique dangereux sur le dos des minorités, tout en courtisant le populisme discriminatoire plutôt que de pratiquer de bons principes de gouvernance», a réagi Ihsaan Gardee, directeur général du CNMC.
«Cette loi est une atteinte injustifiée aux libertés de religion et elle est contraire aux valeurs inscrites dans la Charte canadienne des droits et libertés et dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec», a-t-il ajouté.
De son côté, Samaa Elibyari, membre du chapitre de Montréal du Conseil canadien des femmes musulmanes, estime que la nouvelle loi manque de cohérence.
«On veut que le gouvernement soit neutre et que la religion n’intervienne pas dans nos relations avec le gouvernement. Mais après, on cible une communauté religieuse bien définie», déplore-t-elle.
La dame d’origine égyptienne habite au Québec depuis 40 ans. Elle affirme avoir noté une dégradation de la manière dont sont traités les musulmans dans la province depuis quelques années.
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