06.12.2014 - La zone euro ne survivra pas à l’année 2015

Par Jacques Sapir, le directeur d'études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS)

Le projet de budget qui est en train d’être voté par le Parlement français et qui est aujourd’hui pratiquement finalisé ne correspond absolument pas aux besoins de l’économie française. Il est clair que dans ce projet de budget on a, à la fois, une insuffisance de l’effort de l’Etat en matière d’investissement et vous avez un excès de pression fiscale, en particulier, sur les ménages et sur les petites et moyennes entreprises. La combinaison de ces deux facteurs va être extrêmement perverse sur les résultats de l’économie française.

Effectivement, la Commission européenne fait une observation très juste: le projet de budget est compatible avec une croissance relativement forte, la croissance qui est prévue est de l’ordre de 1,2 %. Il est tout à fait clair que jamais la France ne pourra avoir en 2015 cette croissance. Donc, la Commission européenne met en garde, évidemment, le gouvernement français contre le fait que les objectifs de déficit ne seront pas tenus. De ce point de vue, elle a raison.

Mais de l’autre côté, il faut comprendre que le projet de budget de la France essaie de faire un équilibre entre, à la fois, le besoin de stabiliser le déficit budgétaire et la nécessité de relancer l’économie et, d’une certaine manière, de développer la dépense publique. Ici, on se retrouve avec une contradiction qui est propre à la Commission européenne. La Commission européenne voudrait, à la fois, que l’Europe se développe, mais elle impose des politiques budgétaires qui, au contraire, vont plonger l’Europe dans la récession.

A partir de là, on peut dire que, bien sûr, ce que propose la Commission européenne n’est pas juste, même si elle fait des observations justes, sur le budget de la France. Fondamentalement, la seule manière pour la France de retrouver une forte croissance et, à terme, évidemment, d’avoir un espoir de consolider et de stabiliser son budget et de réduire fortement son déficit, le seul espoir serait une amélioration très forte de la compétitivité de l’économie française qui passe, en réalité, par une sortie de la zone euro et par une dévaluation massive du franc retrouvé dans cette nouvelle situation monétaire.

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