09.10.2017 - En Cisjordanie, l’accès des palestiniens aux ressources en eau devient une question brûlante

Réputée depuis des siècles pour son climat exceptionnel et la qualité de ses fruits, la ville millénaire de Jéricho, située à l’est de Jérusalem en Cisjordanie, souffre d’importantes pénuries d’eau. Les agriculteurs y tentent, tant bien que mal, de faire face au manque de pluies, mais aussi et surtout aux restrictions d’utilisation imposées par l’occupation israélienne. Ils sont aussi contraints de partager leur eau avec les implantations illégales de colons, qui ne cessent de croitre et développent leur agriculture. Reportage dans les Territoires occupés palestiniens.

Dans la chaleur torride du mois d’août, Mohammad Raee se penche au-dessus du puits et y laisse tomber un petit caillou. De longues secondes s’écoulent avant qu’un timide son d’éclaboussure ne résonne. « Il y a quelques années, ce puits était l’un de ceux qui avait le plus important débit, avec 200m3 d’eau par heure. Aujourd’hui il ne donne plus que 5m3/h » explique-t-il. L’homme s’y connait bien puisque durant vingt ans, il a travaillé comme puisatier dans la région de Jéricho. Mais les années passant, l’accès à l’eau s’est transformé en une impasse, de plus en plus étroite. Il y a quatre ans, il a dû se résigner à la reconversion dans la culture de dattes, une des rares valeurs sûres de l’économie locale.

Les permis de travaux pour creuser de nouveaux puits sont délivrés littéralement au compte-goutte par les autorités israéliennes, qui imposent aussi des limites de profondeur et des quotas de prélèvements annuel. Tout puits creusé de manière illégale est systématiquement détruit par les forces israéliennes. « Les accords de paix (Oslo II, ndlr) ont défini que nous, Palestiniens, ne pouvons pas être maîtres ni de l’air au-dessus de nous, ni du sol sous nos pieds. C’est pour cela que nous devons demander des autorisations », explique Faissel Saïd, le dernier puisatier de la ville encore en activité. « Nous ne pouvons creuser qu’à 150 mètres, alors que les Israéliens vont parfois pomper jusqu’à 1000 mètres de profondeur. » L’entrepreneur, qui affirme ne travailler que dans la légalité, souligne le fait que les Palestiniens sont soumis à des quotas, alors que les colons, eux, ne le sont pas.

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