05.12.2014 - Un grand brouillard en éducation

Les grandes réformes sont à proscrire, conclut le Conseil supérieur.

Québec nage en plein brouillard sur ce qui s’enseigne dans les écoles, a constaté le Conseil supérieur de l’Éducation dans son rapport publié mardi. Il recommande de mettre sur pied un observatoire du curriculum pour suivre ce qui se fait en classe, car en ce moment, le ministère l’Éducation « n’[en] a pas une idée claire ».

« Il a une idée, mais est-elle complète ? Je n’en sais rien », a déclaré en entrevue auDevoir le président du CSE, Claude Lessard. « On n’a pas les moyens de le savoir. » Le rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2012-2014, qui s’est intéressé à la réforme sans toutefois en faire le bilan, est sans équivoque. « Le Conseil demeure étonné de constater combien peu de données existent sur ce qui est réellement enseigné dans les classes du Québec. »

Le danger, selon M. Lessard, est qu’il y ait une « énorme variante dans l’implantation des programmes », mais aussi « des interprétations tellement éloignées que le curriculum commun peut devenir une fiction, a-t-il poursuivi. L’autre danger est que s’il se passe des choses merveilleuses à certains endroits, on n’en tire pas profit ailleurs. Et que s’il se passe des choses assez graves, on ne corrige pas. »

Sans dramatiser outre mesure, le Conseil recommande néanmoins au ministre Bolduc de créer un observatoire du curriculum « apte à fournir des analyses et des évaluations du curriculum enseigné et appris, qui soit reconnu comme crédible et doté d’une certaine indépendance à l’égard du MELS ». « Je ne dis pas de revenir aux inspecteurs, mais il faut trouver une façon. Est-ce qu’on aurait des écoles pilotes ? Des classes baromètres ? Il faudrait qu’on sache un peu mieux ce qui est enseigné ou pas. On ne le sait pas trop en ce moment et on fonctionne avec une hypothèse de confiance. »

En remettant son rapport, M. Lessard a également invité le ministre à préciser ses intentions. Au-delà de la réforme, de nombreux changements ont révolutionné le milieu, comme la fusion des commissions scolaires, la politique d’intégration des élèves en difficulté (EHDAA). « Il y a eu un empilage de changements d’envergure et significatifs qui font qu’à un moment donné, c’est difficile pour un chef d’établissement de dire où sont ses priorités, souligne-t-il. D’ailleurs, dans les échanges qu’on avait, les gens mêlaient tout. Les maternelles 4 ans, les CPE… ils pensaient que c’était issu de la réforme. Je trouve ça symptomatique. C’est pour ça que j’ai dit au ministre qu’il devait dicter quelque chose de clair au milieu scolaire. »

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