03.12.2014 - Les conséquences de la guerre du pétrole

Cette guerre du pétrole, opposant pays producteurs entre eux, et plus largement pays producteurs et pays consommateurs, a toujours existé. Les producteurs se battent pour vendre le plus cher possible ou plus exactement pour faire les plus grands profits possible, en adaptant les quantités produites à la demande. Les pays consommateurs s’efforcent de dépenser le moins possible, là encore en adaptant les quantités achetées à l’offre.





cours du pétrole de mai à novembre 2014

Le marché est de type libéral-oligopolistique. Ça veut dire que nulle autorité mondiale ne fixe les cours, mais que les décisions de grands groupes de producteurs, organisés pour mettre en œuvre une politique commune au sein du groupe, peuvent influencer les cours à la hausse ou à la baisse. Aujourd’hui, l’OPEP (Organisation des pays producteurs de pétrole) est le plus organisé de ces oligopoles. L’OPEP regroupe un grand nombre de producteurs [1], mais en fait seuls les plus importants jouent un rôle dans ses décisions, sous l’autorité de fait de l’Arabie saoudite. L’OPEP ne représente au demeurant qu’un tiers de la production mondiale. Deux autres grands producteurs de pétrole (pétrole et gaz) sont apparus depuis quelques années sur le marché : la Russie pour environ 15 % et les États-Unis pour 12 %, avec les gaz et pétroles de schistes (chiffres approximatifs). Ils prennent librement leurs décisions, en principe sans s’accorder avec l’OPEP. Tous les autres producteurs, trop petits pour influencer sensiblement le marché, ne font que s’adapter.

Le cours du pétrole s’effrondre…

Depuis quelques mois, le cours du pétrole n’a cessé de baisser, comme le montre le graphique ci-dessus. On attribue généralement cette baisse au ralentissement de l’économie mondiale, y compris chez les pays gros consommateurs comme la Chine. Elle est considérée aussi comme résultant de l’apparition des États-Unis sur le marché, devenus autosuffisants et marginalement exportateurs, grâce aux gaz et pétroles de schistes. Par ailleurs, les spéculateurs doivent admettre que l’offre potentielle sera de plus en plus importante dans les prochaines années, compte tenu de la découverte de réserves exploitables dans de nombreux pays non encore exportateurs.

… ce qui, a priori, pénalise les producteurs…

Logiquement, les producteurs devraient s’entendre, comme ils le faisaient jusqu’alors, pour diminuer la production et faire remonter les cours. Mais diminuer la production, dans un premier temps, diminue les revenus des producteurs. Ils devraient donc s’entendre à eux-tous pour se répartir les pertes. Une telle entente, qui est en soi très difficile, est aujourd’hui rendue impossible par les désaccords politiques entre pays producteurs. Disons en simplifiant que les pays de l’OPEP chercheraient apparemment à mettre en difficulté les producteurs concurrents d’Amérique du Nord, dont les coûts de production sont difficilement compressibles. La baisse des cours les pénalise aussi, mais ils disposent de réserves de change en quantité suffisamment importante pour pouvoir supporter quelque temps le manque à gagner.

À l’opposé, la Russie, rejointe par le Venezuela, voudrait provoquer une réduction de la production suffisamment rapide et importante, pour faire remonter les cours. Une telle hausse est indispensable à leur équilibre économique.

Les États-Unis, qui pourraient peser sur l’orientation du marché, ne le font pas pour le moment. Certes, la baisse des cours pénalise leurs producteurs, mais elle a pour eux le grand avantage de pénaliser encore davantage la Russie, contre laquelle ils ont engagé depuis quelques mois ce que l’on nomme une deuxième Guerre froide. Ils n’envisagent donc pas de rejoindre une coalition de pays cherchant à réduire la production globale afin d’améliorer à terme les revenus des pays exportateurs.

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