02.12.2014 - Suisse qui rit, France qui pleure

Petites larmes de tristesse chez tous les cœurs épris d’égalitarisme accapareur : la Suisse a rejeté sans aucune ambiguïté à plus de 59% l’initiative « Halte aux privilèges fiscaux des millionnaires » déposée par la Gauche au parlement confédéral, et qui visait à imposer sur le revenu et la fortune les étrangers installés en Suisse sans y avoir d’activité lucrative. Apparemment, les appels lacrymaux du parti collectiviste local à en finir avec « un système injuste » ont été vains.

Et c’est très bien ainsi.

D’une part, ne boudons pas au plaisir de voir des gauchistes continuer à pleurer. Après tout, ce sont les mêmes qui pleurèrent lorsque Staline mourut, lorsque le Mur tomba, et qui pleureront lorsque le communisme sera définitivement abandonné en Chine ou à Cuba, après tant d’années d’échec, de corruption et de misère. À ces larmes, on ajoutera avec plaisir les couinements outragés des bobos parisiens et autres journaleux pathétiques trop heureux de trouver là un nouveau motif supplémentaire pour mépriser la Confédération Helvétique et ses habitants. Leur frustration et leurs petits cris sont une indication assez claire que la direction prise par les Suisses est la bonne.

D’autre part, cela permet de mettre en contraste de façon vive les habitudes, mentalités et décisions prises de l’autre côté de leur frontière. Parce que pendant que nos amis Suisses expriment clairement leur désintérêt de taxer les riches, une partie du peuple français, excitée par une classe politique de plus en plus pathétique, continue d’en faire la chasse avec une relative efficacité.

Prenez par exemple l’Assemblée nationale française, entrepôt cossu de jaloux institutionnalisés, où la tendance est clairement au renforcement tous azimuts de la traque des imposables et de la lutte contre les exfiltrations fiscales : elle a récemment renforcé l’arsenal de lutte contre l’optimisation fiscale qui, si l’on s’en tient à la loi, est autorisée, mais tout à fait insupportable si l’on s’en tient à la morale éminemment pliable de ces députés dont certains, phobiques, n’ont pas les mêmes standards de probité lorsqu’il s’agit d’eux-mêmes.

On se consolera en constatant que les amendements de cornichons dogmatiques comme Karine Berger, Valérie Rabault ou Yann Galut, visant évidemment à durcir le texte initial en l’embarbouillant de déclarations systématiques au fisc (avec plein de jolis petits cerfas estampillés « Simplification Administrative » je suppose), se soient fait retoquer. Mais la joie palpable et malsaine d’un Eckert frétillant à l’idée de rappeler la législorrhée du gouvernement (plus de 70 mesures législatives votées pour emmerder fiscalement les contribuables et les entreprises) montre encore une fois la profondeur avec laquelle est implantée l’idée qu’il faut tabasser les riches et les poursuivre avec tous les arsenaux du fisc.

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